Extrait de l'œuvre
La nuit promet d'être longue...
La nuit promet d'être longue
nous y serons toujours seuls
ou peut-être n'y serons-nous
jamais solitaires
artistes de l'impossible
nous nous appartenons à peine
nos ombres tissent l'illusion
de nos rêves elles se nourrissent
avec des gestes lents
elles hurlent l'espace d'un instant
se déchire l'enveloppe de la nuit
elles s'affolent et fouillent
leur cœur incandescent
il leur faut retrouver l'écho
pétrifié du silence
Amina Saïd, "Marcher sur la terre", Éditions de la Différence, Paris, 1994, p. 52.