L'analyse sémantique
Définition : La sémantique
Si la morphologie s'intéresse à la forme du mot, et la syntaxe à sa fonction, la sémantique, elle, va étudier son sens, c'est à dire son rapport à un référent situé, lui, en dehors du discours.
Cette information, portant sur le sens du mot, est constituée par la forme non-variable du mot, qui est peu ou pas affectée par les variations morphologiques.
Exemple :
Soit le verbe "chanter".
Les désinences (je chante, tu chantes, nous chantons...) nous informent sur le temps, la voie et la personne et relèvent de la morphologie.
Le radical du verbe, ici "chant-", est porteur du sens : il désigne un certain type d'action, et renvoie à une réalité extra-linguistique (en l'occurrence le chant).
En principe, la sémantique est quelque peu en dehors du champs d'investigation de la grammaire, qui porte essentiellement sur la morphologie et la syntaxe.
Néanmoins, ces trois niveaux d'analyse s'interpénètrent souvent, et sont intimement liés.
Exemple :
La langue française n'est pas une langue à flexion, c'est-à-dire que contrairement au latin, au grec ancien, à l'allemand, au russe... la fonction des mots n'est pas indiquée par la morphologie : il n'y a pas de déclinaison, sinon de manière très résiduelle.
La sémantique peut donc être d'un grand secours, par exemple dans la phrase "le chat mange la souris", pour déterminer qui du chat ou de la souris mange l'autre – surtout si l'ordre "canonique" de la phrase (sujet, verbe, complément) se trouve bouleversé !
Par ailleurs, il arrive que seule la sémantique permette de faire le partage entre deux fonctions formellement très proches : ainsi, dans les phrases :
La jeune femme a été tuée par le poison
La jeune femme a été tuée par sa belle-mère
Seul le sens des mots "poison" et "belle-mère" permet de reconnaître, dans un cas, un complément de moyen, et dans l'autre un complément d'agent...