Auteur : Ahmadou Kourouma

Visionner l'interview d'Ahmadou Kourouma réalisée par Frédéric Mitterand en 1990 proposée sur le site de l'INA.

Ahmadou Kourouma : Le français et le malinké (2:48)Informations[1]

Ahmadou Kourouma est un écrivain ivoirien né le 24 novembre 1927 à Boundiali (Côte d'Ivoire) et mort le 11 décembre 2003 à Lyon (France). Il était d'origine malinkée, une ethnie présente dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et son nom signifie « guerrier » en langue malinkée.

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Biographie

Né à Boundiali, au nord de la Côte d'Ivoire, Ahmadou Kourouma est un écrivain d'origine malinké, une ethnie présente dans différents pays d'Afrique de l'ouest. Élevé par un oncle il suit des études à Bamako au Mali. De 1950 à 1954 (pendant la colonisation française), il est « tirailleur sénégalais » en Indochine avant de rejoindre la métropole pour suivre des études de mathématiques à Lyon en France.

En 1960, lors de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, il revient vivre dans son pays natal mais est très vite inquiété par le régime du président Félix Houphouët-Boigny. Il connaît la prison avant de partir en exil dans différents pays, en Algérie (1964-1969), Cameroun (1974-1984) et Togo (1984-1994) avant de revenir vivre en Côte d'Ivoire.

Ahmadou Kourouma fait partie des premiers écrivains qui se sont révoltés contre les dictateurs. En 1968, il publie son premier roman Les soleils des indépendances, aux Presses de l'Université de Montréal, puis en 1970 au Seuil, à Paris ; il y porte un regard très critique sur les gouvernants de l'après-décolonisation. Pour ce roman, il a reçu trois prix.

En 1972, il tente de faire représenter sur scène Tougnantigui ou le Diseur de vérité, mais la pièce est censurée après quelques représentations.

En 1988, il publie son deuxième roman Monnè, outrages et défis, où il retrace un siècle d'histoire coloniale. En 1994, il publie En attendant le vote des bêtes sauvages qui raconte l'histoire d'un chasseur de la « tribu des hommes nus » qui devient dictateur. À travers ce roman, qui obtiendra le Prix du Livre Inter, on reconnaît facilement le parcours du chef d'État togolais Gnassingbé Eyadéma. En 2000, Allah n'est pas obligé qui raconte l'histoire d'un enfant orphelin qui parti rejoindre sa tante au Libéria devient un enfant soldat. Ce livre obtiendra le Prix Renaudot et le Prix Goncourt des lycéens.

Lorsqu'en septembre 2002, la guerre civile éclate en Côte d'Ivoire, il prend position contre l'ivoirité, « une absurdité qui nous a menés au désordre » et pour le retour de la paix dans son pays. Il sera accusé par les journaux partisans du président Laurent Gbagbo de soutenir les rebelles du nord.

Au moment de sa mort, le 11 décembre 2003 à Lyon, il travaillait à la rédaction d'un nouveau livre Quand on refuse on dit non, une suite d'Allah n'est pas obligé : le jeune héros, enfant soldat démobilisé retourne en Côte d'Ivoire à Daloa et vit le conflit ivoirien. Ce roman sera publié à titre posthume en 2004.

Bibliographie

  • Les Soleils des indépendances (1968, Presses universitaires de Montréal, puis 1970, Seuil)

  • Monné, outrages et défis (1988)

  • En attendant le vote des bêtes sauvages (1994, Seuil 1999)

  • Allah n'est pas obligé (2000, Seuil) (Prix Amerigo-Vespucci,Prix Renaudot, Prix Goncourt des lycéens)

  • Quand on refuse on dit non (2004, Seuil)

Ahmadou Kourouma a également écrit des livres de littérature jeunesse :

  • Yacouba, chasseur africain (1998, Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior, illustrations de Claude et Denise Millet)

  • Le Griot, homme de parole (2000, Édition Grandir)

  • Le Chasseur, héros africain (2000, Édition Grandir)

  • Le Forgeron, homme de savoir (2000, Édition Grandir)

  • Prince, Suzerain actif (2000, Édition Grandir)

Son corps a été rapatrié en Côte d'Ivoire le 24 novembre 2014.