Les pronoms dits de la "troisième personne"
Les habitudes de la conjugaison ont abusivement amené les grammaires traditionnelles à mettre sur le même plan les pronoms personnels sans antécédents, et ceux de la "troisième personne", qui obligatoirement en ont un, au moins implicite.
Contrairement aux pronoms de la première et de la deuxième personne, les pronoms de la troisième personne peuvent désigner n'importe quel objet de pensée, animé ou non, abstrait ou concret.
En outre, cette "troisième personne" constitue ce qu'Émile Benveniste appelait la "non-personne", étant exclue du cadre de l'énonciation (locuteur / destinataire) et appartenant à l'énoncé : il / elle est ce dont on parle.
Le pronom sujet, "il", "elle", "ils", "elles", fonctionne en effet, généralement, comme un anaphorique : il reprend un terme déjà mentionné, ou connu du destinataire.
"Je connais Pierre." / "Il arrive demain."
Il peut aussi avoir des emplois déictiques : "Il est encore en retard." peut faire référence à un train (si la phrase est prononcée dans une gare), à une personne (si elle est connue de celui qui parle et de ses destinataires) etc. C'est alors la situation d'énonciation qui permet d'identifier un référent resté implicite.