Morphologie du subjonctif

Tableau des formes du subjonctif

Actif

Passif

Formes simples

Présent

qu'il aime

qu'il soit aimé

Imparfait

qu'il aimât

qu'il fût aimé

Formes composées

Passé

qu'il ait aimé

qu'il ait été aimé

Plus-que-parfait

qu'il eût aimé

qu'il eût été aimé

Nous avons mis en gras, dans le tableau ci-dessus, les formes les plus employées du subjonctif : le présent et le passé. Quant à l'imparfait et au plus-que-parfait, très courants à l'époque classique, ils sont à présent réservés à un registre très soutenu.

Le subjonctif présent

Le subjonctif présent actif se caractérise par une série de désinences qui s'ajoutent à un radical variant selon le groupe auquel appartient le verbe. Ces désinences sont : -e ; -es ; -ions ; -iez ; -ent.

Ces désinences s'ajoutent à un radical :

1er groupe

2ème groupe

3ème groupe

que je chante

que tu chantes

qu'il chante

que nous chantions

que vous chantiez

qu'ils chantent

que je finisse

que tu finisses

qu'il finisse

que nous finissions

que vous finissiez

qu'ils finissent

que je fasse

que tu fasses

qu'il fasse

que nous fassions

que vous fassiez

qu'ils fassent

On voit :

  • que le radical du premier groupe est celui de la première personne du pluriel de l'indicatif présent ;

  • que les verbes du 2ème groupe se forment avec le radical en -iss- (radical de la première personne du pluriel de l'indicatif présent) ;

  • en revanche, pour les verbes du 3ème groupe, le subjonctif présent se construit souvent sur un radical particulier, qu'il convient de vérifier à chaque fois dans le dictionnaire : on ne peut deviner "qu'il fasse" à partir de "nous faisons", "qu'il aille" pour "nous allons", ni "qu'il vienne" à partir de "nous venons"...

Le subjonctif présent passif est beaucoup plus simple : il se construit avec le verbe être au subjonctif présent, suivi d'un participe passé. "que je sois aimé(e)". Pour l'accord du participe, revoyez la séquence 33.

Le subjonctif passé

Second temps parmi les plus employés dans la langue courante, le subjonctif passé a un sens accompli : il marque que le procès est achevé.

Il se forme au moyen d'un auxiliaire - le même qu'au passé composé - suivi du participe passé du verbe. "qu'il ait chanté". Il marquera l'antériorité par rapport au présent du narrateur, ou par rapport au temps de la principale, dans une phrase complexe.

Au passif, c'est une forme surcomposée, formée du subjonctif passé de l'auxiliaire, suivi du participe : "qu'il ait été aimé".

Le subjonctif imparfait

Symbole même d'une élégance un peu surannée, l'imparfait du subjonctif est aujourd'hui quasiment restreint au registre soutenu de la langue écrite.

Il se caractérise par une série bien particulière de désinences : -sse ; -sses ; -^t ; -ssions ; -ssiez ; -ssent.

Ces désinences s'ajoutent à un radical :

1er groupe

2ème groupe

3ème groupe

verbes au passif

que je chantasse

que tu chantasses

qu'il/elle chantât

que nous chantassions

que vous chantassiez

qu'ils/elles chantassent

que je finisse

que tu finisses

qu''il/elle finît

que nous finissions

que vous finissiez

qu'ils/elles finissent

que je fisse

que tu fisses

qu''il/elle fît

que nous fissions

que vous fissiez

qu'ils/elles fissent

que je fusse aimé(e)

que tu fusses aimé(e)

qu'il/elle fût aimé(e)

que nous fussions aimé(e)s

que vous fussiez aimé(e)s

qu'ils/elle fussent aimé(e)s

On remarquera :

  • que le radical des verbes du premier groupe est en -a à toutes les personnes ;

  • que le radical des verbes du second groupe est en -i, et que de ce fait, l'imparfait du subjonctif se confond avec le présent, excepté à la 3ème personne du singulier ;

  • que cette 3ème personne du singulier est toujours en -^t.

  • qu'au 3ème groupe, les radicaux sont différents d'un temps à l'autre. Ainsi, pour le verbe "faire", un radical fa- au présent, fi- à l'imparfait ; pour le verbe "venir", un radical vienn- au présent, vin- à l'imparfait... Là encore, n'essayez pas de deviner : vérifiez dans le dictionnaire.

Attention

Ne confondez pas, à la 3ème personne du singulier :

  • le passé simple, qui n'a JAMAIS d'accent circonflexe ("il fit", "il vint") ni de -t pour les verbes du 1er groupe ("il chanta") ;

  • l'imparfait du subjonctif, qui a TOUJOURS un accent circonflexe ("qu'il fît", "qu'il vînt"), et un -t même pour les verbes du 1er groupe ("qu'il chantât").

Oralement, on ne peut les distinguer.

Le subjonctif plus-que-parfait

Le subjonctif plus-que-parfait est à l'imparfait ce que le subjonctif passé est au présent : il a un sens accompli et il marque que le procès est achevé.

Il se forme au moyen d'un auxiliaire - le même qu'au passé composé - au subjonctif imparfait, suivi du participe passé du verbe : "qu'il eût chanté".

Il marquera l'antériorité par rapport au temps de la principale, dans une phrase complexe.

Attention

Ne confondez pas :

  • "qu'il eût chanté" (subjonctif, avec accent circonflexe) ;

  • "il eut chanté" (passé antérieur, indicatif, sans accent circonflexe).