Analyse approfondie d'une phrase (catégories / fonctions-propriétés)
Analyse approfondie d'une phrase (catégorie / fonctions-propriétés)
Complément : Un peu de vocabulaire
Dès que l'on une arborescence, on a : |
on appelle le nœud dominant « nœud-père » et les nœuds dominés « nœuds-fils » ;
un nœud dominant peut être binaire (2 nœud dominés), ternaire (3 nœuds dominés), etc. ;
le nœud dominant qui n'est pas dominé par d'autre nœud (1er nœud) s'appelle « racine de l'arborescence ».
Nous avons choisi les représentations syntagmatiques. Or il existe, en syntaxe, deux types principaux de représentations :
les représentations syntaxiques issues de la grammaire en constituance (grammaire distributionnelle) et développées par Noam Chomsky[1] et la grammaire générative ; on les appelle « représentations syntagmatiques » ;
les représentations syntaxiques issues des stemmas de Tesnière[2] et développées par Igor Mel'čuk[3] ; on les appelle « représentations en dépendance »
Les représentations en dépendance
le verbe est la racine de l'arborescence ;
lorsque le verbe est la racine de l'arbre, il domine les « actants », c'est-à-dire les noms sujet et objet, et les circonstants ;
les noms dominent les déterminants et les adjectifs, etc.
Exemple d'arborescence dépendancielle simple |
Notre analyse a défini, dans ce cas précis, trois niveaux de catégorisation :
– des catégories pour les « mots » de la phrase (« le », « petit », « garçon », « lit », etc.) ; ces catégories étaient « déterminant » (DET), « nom » (N), etc.) ;
– des catégories pour les syntagmes de la phrase (« petit garçon », « le petit garçon », « lit un livre », etc.) ; ces catégories étaient « syntagme nominal partiel » (NP'), « syntagme nominal » (NP), « syntagme verbal » (VP) ;
– une catégorie pour l'unité globale (« le petit garçon lit un livre ») ; cette catégorie était « phrase » (S).
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Attention
Les notations employées correspondent à une norme internationale
S = Sentence (Phrase)
NP = Noun phrase (Syntagme nominal)
VP = Verb phrase ( Syntagme verbal)
La représentation que nous avons choisie est syntagmatique (donc non dépendancielle) et de type « théorie standard de la grammaire générative » (et non « théorie minimaliste »).
Pourquoi ?
Parce que cette structuration de la phrase est celle qui convient le mieux à la structuration en fichier XML. Notons aussi que c'est la structuration syntaxique la plus répandue actuellement.
Fondamental :
MAIS...
outre les catégories des composants de la phrase analysée, on peut définir des « fonctions » :
– entre les mots,
– entre les syntagmes.
Ainsi le mot « garçon » est-il sujet de « lit » et le mot « livre » complément d'objet de « lit » ; mais aussi le syntagme « le petit garçon » est-il sujet du verbe « lit » et le syntagme « un livre » est-il complément d'objet du verbe « lit ».
Ceci appelle deux remarques :
Remarque 1 : il ne faut pas oublier « (sujet/objet) de... »
Prenons l’analyse grammaticale scolaire suivante : soit la phrase « le chat boit du lait », analyser « chat » chat : nom commun, masc. sing., sujet de « boit » Quel est le rôle de chaque rubrique ?– nom commun : catégorise le mot « chat »– masc. sing. : donne des indications syntaxiques et orthographiques– sujet de « boit » : donne la fonction de « chat »Certains collégiens donnent « sujet » pour fonction de « chat ». Cela est FAUX, parce-que "chat" peut avoir d'autres fonctions. Or, les enseignants, lassés, cessent de corriger cette erreur.
LA FONCTION EST RELATIVE : LA FONCTION NOTE UNE RELATION.
Une relation nécessite :
– un point de départ [chat]
– un point d'arrivée [boit]
– une dénomination [sujet]
Nous pouvons maintenant associer les mots entre eux en donnant leur fonction, la relation que chaque mot entretient avec un autre mot.
Fonction des mots dans la phrase |
On remarquera que tous les mots ont une fonction, sauf le verbe. Pourquoi ? parce que le verbe n'est qu'un point d'arrivée, jamais un point de départ.
Associons maintenant fonctions (relations) et catégories : |
Nous voyons bien ce qui distingue catégorie et fonction : la catégorie ne concerne que l'objet catégorisé ; la fonction met en relation.
Remarque 2 : la fonction « sujet » est une fonction complexe
Nous avons vu deux analyses pour le sujet de « lit » dans
Le petit garçon lit un livre
d'une part, « garçon » sujet de « lit »
d'autre part, « le petit garçon » sujet de « lit »
Les deux analyses sont correctes et l'on peut
– soit en privilégier une(*),
– soit accepter les deux.
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(*) La grammaire traditionnelle privilégie la première analyse, J.-C. Milner (Introduction à une science du langage) la seconde.
Où placer les fonctions sur un arbre ? |
Remarque. Nous avons supprimé les deux « boîtes » qui distinguaient les opérations. C'est pourquoi les branches entre les catégories primaires et le lexique sont en pointillé.
Commençons par la fonction « objet de » |
1. Nous avons noté les fonctions sur les branches de l'arbre parce qu'elles relient les composants.
2. La fonction « objet » est notée deux fois, une fois pour le syntagme « un livre », une fois pour le mot « livre ».
Généralisons à l'arborescence : |
Comparons les deux schémas : |
Dans l'arborescence :
– les catégories sont des nœuds de l'arborescence (intermédiaires pour les syntagmes, terminaux pour les mots) ;
– les fonctions peuvent migrer (ou se propager) de branche en branche (des mots aux syntagmes).
L'arborescence favorise l'attribution de fonctions aux syntagmes.
Dans la représentation linéaire :
– les catégories sont associées aux mots (il faudrait des parenthèses pour les associer aux syntagmes) ;
– les fonctions portent sur les mots (il faudrait des parenthèses pour les associer aux syntagmes).
La représentation linéaire favorise l'attribution de fonctions aux mots.
N.B. : les deux analyses restent possibles dans les deux cas.
Résumons
Les catégories sont associées à des syntagmes et à des mots. Ces catégories correspondront aux balises du langage XML. Les fonctions relient les mots et les syntagmes les uns aux autres.
- Elles ne peuvent donc donner lieu à des balises.
- Elles constituent des propriétés : le syntagme « le petit garçon » est sujet de « lit » le syntagme « le petit garçon » aura la propriété « être sujet de lit ».
En langage XML, les propriétés des éléments catégorisés (ou balisés) s'appelleront des « attributs ».
Pour simplifier, nous n'associerons de fonction qu'aux syntagmes sujet et objet.
Et maintenant, transformons l'arborescence : |
Enfin, voyons la représentation de la phrase dans le fichier XML indenté :