Mots du pouvoir
ἄγω : mener
ὁ δημαγωγός, οῦ : celui qui mène le peuple, démagogue
ὁ ἄναξ, ἄνακτος : roi, prince – mot égéen (ϝαναξ)
ἄνασσα (<ϝανακyα): reine, princesse
ἀνάσσω : régner
Ἀστυ-άναξ : le roi de la ville, nom du fils d'Hector dans l'Iliade
ἡ ἀρχή, ῆς : le commencement, le commandement. Comment est-on passé d'un sens à l'autre ? Peut-être parce qu'en ce temps-là, le chef marchait devant ses troupes !
ὁ ἀρχηγέτης, ου : chef ou fondateur d'une famille ou d'une cité ; roi.
ἄρχω + génitif : commencer, commander
ὁ ἄρχων, οντος : participe présent substantivé du précédent ; à Athènes, le mot a désigné l'archonte, un magistrat. Pour plus d'information, voir philo-lettres
ἡ ἀρχία : le commandement, le pouvoir
ἡ ἀναρχία : (avec préfixe privatif αν-) : l'absence de pouvoir, l'anarchie
ἡ μοναρχία : le pouvoir d'un seul, la monarchie
ἡ ὀλιγαρχία : le pouvoir d'un petit nombre (ὄλογοί), l'oligarchie
ὁ βασιλεύς, έως : le roi. Avec une majuscule, ce mot désigne le "Roi des Roi", le Shah des Perses. Dans l'Athènes démocratique, il désigne l'archonte-roi
ἡ βασίλεια, ας : la reine. Ne pas confondre avec le suivant : voir l'accent !
ἡ βασιλεία, ας : la royauté
βασιλικός, ή, όν : royal. Une "basilique" est un bâtiment royal, qui servait pour l'administration ou la justice ; puis ce type de bâtiment, très vaste, s'est révélé particulièrement apte au culte chrétien : c'est ainsi que le mot a pris un sens religieux, et désigne aujourd'hui une église important.
ἡ βουλή, ῆς: le conseil ; à Athènes, le conseil des Cinq-cents. Le mot est de la même racine que le latin uolo, vouloir.
ὁ βουλευτής, οῦ : le membre de la Boulè, le bouleute
τὸ βουλευτήριον, ου : la salle du conseil
ὁ δῆμος, ου : le territoire, ou le canton, le "dème" ; puis, le peuple
ἡ δημοκρατία : la démocratie (voir plus bas : τὸ κράτος, ους, la force, la puissance)
δύναμαι : pouvoir, avoir la puissance
ἡ δύναμις, εως : le pouvoir, la puissance. Le mot a donné en français toute la famille de "dynamomètre, dynamique, dynamite"...
ὁ δυνάστης, ου : le dynaste
ἡ δυναστεία, ας : la dynastie, puissance acquise par héritage.
τὸ δῶμα, ματος : la maison. Cf. le latin "domus"
ὁ δεσπότης, ου : le maître de maison (racine *des-, à degré -é) ; le pouvoir de celui-ci, comme celui du paterfamilias romain, était illimité ; c'est pourquoi le sens a glissé vers "despote"...
ἐπιστάτης, ου < ἐπίσταμαι (forme ionienne pour ἐφίσταμαι) : à Athènes, l'Épistate est le président des Prytanes
ἡ ἐκκλησία, ας : vient du mot ἐγ-καλέω-ῶ qui signifie "convoquer". L'ἐκκλησία, qui a donné en français le mot "église", est à Athènes l'Assemblée générale du peuple, organe dirigeant de la cité sous la démocratie
ἡγέομαι-οῦμαι a deux sens : 1) conduire, 2) penser, considérer. C'est le 1er sens qui nous intéresse ici
ἡγέμων,όνος : celui qui conduit, le chef
ἡγεμονία, ας : prééminence d'un État sur les autres, hégémonie. Athènes avait l'hégémonie sur la ligue de Délos, avant la guerre du Péloponnèse.
κελεύω : ordonner
τὸ κράτος, ους, la force, la puissance
κρατέω-ῶ + génitif : être maître de - désigne donc un pouvoir fondé sur la force.
ἡ δημοκρατία : le pouvoir du peuple (cf. plus haut : ὁ δῆμος, ου
κυβερνάω-ῶ : diriger un navire, puis, par extension, gouverner des hommes. Le mot est parvenu en latin sous la forme gubernare, gubernaculum (le gouvernail)
ὁ κυβερνήτης, ου : nom d'agent = celui qui pilote, le pilote (en latin : gubernator, pilote, gouverneur)
ὁ λεώς : le peuple (forme homérique : λαός); le mot désigne la masse du peuple, non organisée, soumise à un roi (ἄναξ) ; s'oppose au δῆμος, le peuple comme entité politique.
οἱ ὀλίγοι : "les peu nombreux", les oligarques. Le mot désigne un petit groupe d'hommes qui s'emparent du pouvoir et l'exercent de manière absolue. Athènes a connu deux périodes d'oligarchie : celle des "400" en 411 av. J-C, et celle des Trente en 405-403
ἡ ὀλιγαρχία, ας : l'oligarchie
πείθομαι (πεισθήσομαι, ἐπείσθην, πέπεισμαι) : être convaincu ==> obéir
ἡ πόλις, πόλεως : la cité, l'État
ὁ πολίτης, ου : le citoyen
ἡ πολιτεία, ας : le régime politique, la constitution
ὁ τύραννος, ου : le maître, le tyran. Le mot, probablement emprunté, désigne tout souverain qui ne tire pas sa légitimité d'une succession dynastique : ainsi, Œdipe est le "tyran" de Thèbes (et non le roi, comme traduit par erreur) : il tient sa légitimité de sa victoire sur le Sphinx. Le mot n'avait alors aucune connotation de violence ou d'arbitraire : Œdipe est un "bon souverain", soucieux du bonheur de son peuple.