Sensibilisation à l'existence de grandes scientifiques mal connues du grand public

« Il n'est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, / Qu'une femme étudie et sache tant de choses. / Je consens qu'une femme ait des clartés de tout, / Mais je ne lui veux point la passion choquante / De se rendre savante afin d'être savante. »

Voilà ce que déclare Chrysale, l'un des personnages de la pièce de Molière Les femmes savantes, jouée pour la première fois en 1672, et c'est ce que beaucoup pensaient encore au début du siècle dernier. Certains ne le pensent-ils pas encore aujourd'hui ? C'est ce que pourrait laisser supposer la très faible représentativité des femmes scientifiques, en particulier dans les médias.

Cependant, même aux époques où la plupart des jeunes filles ne recevaient aucune instruction, ou seulement une instruction élémentaire, il y a toujours eu quelques femmes scientifiques remarquables. Hier comme aujourd'hui, elles ont eu et ont encore du mal à être reconnues et sont toujours facilement oubliées dans l'histoire des sciences.

Marie Curie
Marie Curie (photographie Wikimedia Commons).

Si Marie Sklodowska-Curie (1867-1934) fait figure d'icône avec ses deux prix Nobel, d'autres femmes scientifiques de grande valeur restent largement méconnues du grand public.

Hypathie d'Alexandrie
Hypatie d'Alexandrie, selon un portrait imaginaire par Jules Maurice Gaspard (illustration Wikimedia Commons).

L'une des premières mathématiciennes célèbres est Hypatie d'Alexandrie, née entre 355 et 370 après J.-C. Également astronome et philosophe, elle a dispensé des leçons de philosophie très courues à Alexandrie et y a dirigé l'école néoplatonicienne. Elle est morte assassinée de façon particulièrement violente par des chrétiens en 415, pour des raisons tant politiques que religieuses.

Au cours des siècles, quelques femmes ont continué à s'illustrer en mathématiques, comme Sophie Germain, lauréate du prix de l'Académie des sciences en 1815.

Remise de la médaille Fields à Maryam Mirzakhani (photographie Wikimedia Commons).Informations[1]

Cette tendance a culminé en 2014 avec la première attribution de la médaille Fields, l'équivalent en mathématiques du prix Nobel, à une femme, l'Iranienne Maryam Mirzakhani. Mais à ce jour la médaille Fields n'a récompensé que deux mathématiciennes : Maryam Mirzakhani puis l'Ukrainienne Maryna Viazovska en 2022.