Les fonctions dépendantes du nom
La conjonctive complément du nom
La subordonnée complétive peut également être complément déterminatif d'un nom, lorsque celui-ci dérive d'un verbe, ou suggère un procès, notamment de pensée (crainte, impression, idée...)
Dans le texte de S. Mukasonga, deux exemples de ce fait :
« que, pour la première fois, tu te rendais compte que la fille avec laquelle tu allais faire l'amour était noire »
: complément de "j'ai eu l'impression" ; on peut considérer que la subordonnée est l'extension du nom "impression" ; mais "avoir l'impression que" est une expression lexicalisée, synonyme de "s'apercevoir que".« que tu retrouvais soudain [...] la condescendance amusée »
: même analyse, puisque cette subordonnée est coordonnée à la précédente.
Nous avons signalé plus haut que l'on pouvait considérer "avoir l'impression que" comme une locution verbale, dans laquelle la nature nominale du mot "impression" était quelque peu oubliée ; on peut aussi analyser la subordonnée conjonctive comme un complément du nom "impression".
Attention : Conjonctive ou relative ?
Encore une fois, il ne faut pas confondre la conjonctive (dans laquelle "que" n'est qu'un connecteur syntaxique) avec la relative (dans laquelle "que" est un pronom.
Prenons ces deux phrases :
"L'idée que tu puisses avoir un accident me terrifie"
"L'idée que j'ai eue m'a permis de réussir".
Dans le cas n° 1, "que tu puisses avoir un accident" définit le mot "idée" ; "que" n'a d'autre valeur que de joindre la principale et la subordonnée ; en revanche, dans le cas n° 2, "que j'ai eue", "que" est un pronom (et la meilleure preuve est que le participe s'accorde avec lui) ; il a donc un sens plein ; il s'agit d'une relative.