Plafond de verre et répartition disciplinaire inégale
La notion de « plafond de verre », ce plafond invisible qui freine la progression des femmes dans la hiérarchie, est commune à bien des professions comme cela sera expliqué dans la cinquième séquence.
Les chiffres concernant les maîtres et maîtresses de conférences ainsi que les professeur·es d'université en sciences ont été donnés dans la section « Éducation » de cette séquence, ceux concernant la présidence des universités sont encore plus inégalitaires (16 % - Chiffres clés ministériels 2023), et il y a bien peu de femmes présidentes ou directrices des grands organismes de recherche : le plafond de verre est donc bien réel.
C'est pourquoi la nomination en 2015, pour la première fois, d'une femme, la physicienne italienne Fabiola Gianotti, à la tête du CERN (l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire), a été très remarquée. Cette brillante exception ne doit pas masquer une réalité globale bien peu satisfaisante.
De plus, la répartition des femmes dans les différents domaines scientifiques et techniques reste aujourd'hui encore particulièrement non homogène et contrastée. Un grand nombre de jeunes filles, après un bac scientifique, s'oriente vers des études puis des carrières médicales ou paramédicales, se conformant ainsi aux responsabilités de soin et d'aide aux personnes que la société dans son ensemble leur assigne dès le plus jeune âge.
En revanche, elles hésitent à s'engager dans des études de mathématiques, de physique ou d'informatique, en université ou plus encore dans une école d'ingénieur·es, pensant qu'elles auront des difficultés à y réussir. La situation est particulièrement critique en informatique et dans le numérique où, alors qu'une foule de métiers s'ouvre actuellement et que l'Europe manque d'ingénieur·es et de technicien·nes, les jeunes filles s'en détournent massivement.
Quelles sont donc les raisons de tous les faits et comportements que nous venons de constater ? Ils sont en réalité liés à des phénomènes sociétaux très ancrés et tenaces, dont l'influence sur les filles et les garçons dans leurs choix de métiers, mais aussi dans ceux des recruteurs et recruteuses, sont considérables.