Lutte pour le droit à l'avortement
Cette courte vidéo, proposée par l'Institut national de l'audiovisuel, résume les temps forts de la lutte des femmes pour le droit à la contraception et à l'avortement.
Plusieurs mouvements féministes ont contribué à faire avancer la cause des femmes.
Le Mouvement de libération des femmes (MLF), né en 1970, a symbolisé sa naissance par le dépôt d'une gerbe sous l'Arc de Triomphe à « la femme inconnue du Soldat inconnu ». Un des principaux combats du MLF est la libre disposition par la femme de son corps et les luttes pour le droit à la contraception et à l'avortement libres et gratuits.
Des écrivain·es, des artistes, des femmes célèbres soutiennent les militantes du MLF, notamment en signant en 1971 le Manifeste des 343, rédigé par Simone de Beauvoir en faveur de l'avortement, toujours interdit à l'époque. Des manifestations suivront pour réclamer l'abolition des lois contre l'avortement. Le procès de Bobigny en 1972 sera une étape symbolique de ce combat : l'avocate Gisèle Halimi défendra Marie-Claire Chevalier, une jeune fille de dix-sept ans qui avait avorté et avait été dénoncée. Cette jeune fille sera relaxée malgré les termes de la loi.
Des prises de position et des témoignages de médecins ayant pratiqué l'avortement viendront l'année suivante étayer les arguments en faveur de l'interruption volontaire de grossesse (Manifeste des 331 médecins).
S'ouvrira alors un débat historique à l'Assemblée nationale autour du projet de loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) proposé par Simone Veil. Le 17 janvier 1975 la loi est votée qui autorise l'avortement dans les dix premières semaines de la grossesse.
Le 8 mars 2024, une loi constitutionnelle relative à la liberté de recourir à l'interruption volontaire de grossesse est promulguée : un alinéa ainsi rédigé est inséré dans la Constitution : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. »
Quelques dates clés sur la législation sur la contraception :
1975 : La loi Veil autorise l'avortement dans les dix premières semaines de la grossesse.
2001 : la loi Aubry porte de 10 à 12 semaines le légal de l'IVG et supprime l'autorisation parentale pour les mineures.
2012 : Le finnacement de la sécurité sociale prévoit une prise en charge à 100 % des IVG par l'assurance maladie.
2014 : La loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes remplace le mot "[femme] en situation de détresse" par "[femme] qui ne souhaite pas poursuivre sa grossesse".
2022 : La loi du 2 mars 2022 visant à renforcer le droit à l'avortement allonge de 12 à 14 semaines le légal de l'IVG.
2024 : La loi constitutionnelle du 8 mars 2024 garantit la liberté de recourir à l'interruption volontaire de grossesse.