L'Égypte est située sur la route des élèves maronites allant étudier à Rome dans un collège spécialement fondé pour eux au XVIe siècle. Quelques familles s'y établissent dès ce moment. Leurs noms sont fixés dans les registres paroissiaux tenus par les franciscains, religieux à qui le pape a confié la garde des Lieux saints et dont le supérieur est toujours un légat pontifical auprès des maronites. Leur présence au service de cet ordre catholique reste modeste et ne semble pas avoir suscité d'opposition de la part des autorités ottomanes. Au demeurant, ces chrétiens bénéficient de la protection garantie par le régime des Capitulations. Au XVIIe siècle, deux de leurs savants séjournent encore sur les rives du Nil pour y effectuer une double mission : récolter des manuscrits anciens ; confronter les coptes catholiques dans leur récente union avec l'Église catholique romaine.
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Migrations religieuses (XVIe–XIXe siècles)
Des mouvements de population importants ont, dans l'espace euro-méditerranéen, touché toutes les confessions au cours des cinq derniers siècles. Afin d’analyser ce phénomène, les auteurs de cette ressource présentent quatre types de migrations.
Tout d'abord, ils abordent les motifs et les développements des flux migratoires, puis ils présentent la gestion des flux par les autorités civiles et religieuses. Enfin, les mémoires des migrations religieuses sont développées.
De nombreuses références bibliographiques, des références biographiques et un glossaire sont proposés en complément du cours.
L'émigration syro-libanaise vers l'Egypte (XVIIIe ...
Depuis le XVIe siècle et le traité des "capitulations" (1528) signé entre François Ier er Soliman le Magnifique, la monarchie française dispose d'un statut de protecteur de minorités au sein de l'empire ottoman. La formations d'une partie du clergé maronite et melkite en Italie, la création d'écoles sur le modèle européen, l'engagement des congrégations religieuses catholiques italiennes puis françaises en situation de rivalité avec les missions protestantes anglo-saxonnes, l'établissement de loges maçonniques, l'écho donné aux révolutions européennes du demi-siècle écoulé et aux idées qui les animent, accélèrent un processus de démarcation entre communautés.
Mémoires autour des morisques et des juifs en Espa...
Il y a un écart entre le faisceau ayant accompagné l'expulsion des juifs puis des musulmans d'Espagne et la représentation qui domine dans les mentalités collectives de la péninsule ibérique pendant des siècle. Cette représentation est fondée sur une peur réciproque, celle de la "solidarité islamique" d'un côté et de la réaction chrétienne de l'autre, à tel point que " chaque morisque musulman devenait suspect pour les chrétiens et chaque chrétien, aux yeux des morisque, était considéré comme un espion potentiel travaillant pour l'État inquisiteur."
La représentation de l'émigration par des intellec...
Si l'on accepte de travailler sur différents types de documents (discours, poèmes, mémoires, expressions picturales) il n'existe pas de représentation monolithique du migrant. Les portraits varient en fonction du temps, du lieu, de la religion, de l'âge, du sexe, de l'appartenance sociopolitique et de bien d'autres traits identitaires encore. Des migrants de toutes conditions sont venus de la région syro-libanaise pour s'établir en Égypte, mais les intellectuels et hommes de lettres ont constitué un groupe au rôle inédit, débordant son seul poids démographique.
L'expulsion des juifs et des musulmans hors de la ...
Dès 1412, une ordonnance royale contraint les juifs, qui ont vécu au milieu du peuple castillan depuis plus de dix siècles, à rester cantonnés dans des ghettos. Elle leur interdit également d'exercer plusieurs charges publiques. Les arguments à leur encontre visent à les présenter comme une menace pour la majorité de la population.
Moins de dix ans après le décret de l'Alhambra et après la défaite d'Albaicin (1501) subie par les morisques révoltés contre les décisions de l'archevêque Francisco Jiménez de Cisneros, les rois catholiques décrètent expulsion des musulmans âgés de plus de 14 ans, d'abord de Grenade puis, en 1502, de l'ensemble des territoires sous la couronne de Castille.
Le réfugié huguenot au cœur de constructions ident...
Au cours du XVIIe et surtout su XIXe siècle, le refugié français pour cause de religion devient une figure emblématique. Les historiens français s'en saisissent pour le placer soit à l'origine du "désastre" de la Révolution, soit à la source de la "libération" de 1789 : d'un côté une France à tendance monarchiste majoritairement catholique, de l'autre une France républicaine, libérale, démocrate et laïque.
De la Pale aux Peace lines. (Migrations religieuse...
L'histoire de bruit et de fureur des siècles passés s'est apaisée avec l'indépendance de l'État libre d'Irlande en 1921. Celui-ci secoua les derniers liens politiques avec l'ex-colonisateur, le Royaume-Uni, en passant du statut de dominion à celui de république en 1949. La dépendance économique diminua avec l'entrée dans la communauté européenne en 1973. Dans la partie que les protestants appellent Ulster, cinquante ans de calme avaient suivi la partition de l'île. Ainsi deux nationalismes obtenaient un État représentant leurs intérêts, une grande partie du personnel dirigeant plaçant la religion au premier rang de leurs valeurs, la légitimant par là même.
Le Refuge huguenot (v. 1660 – v. 1750). (Migration...
Les réfugiés de 1685 trouvent sur leur route des Églises réformées francophones déjà plantées par leurs coreligionnaires. Depuis certaines régions de France ou de l'actuelle Belgique, ils ont fui les persécutions nées des guerres de religions au XVIe siècle puis la dégradation des conditions d'application de l'Édit de Nantes ("l'étouffement à petites goulées", Janine Garrisson) au XVIIe siècle. Dès les années 1660, les autorités politiques et religieuses de certains pays du "Refuge" commencent à consigner ce qui concerne ces réfugiés protestants dans des registres particuliers. Les réfugiés s'orientent principalement vers les pays protestants d'Europe : la Suisse, l'Allemagne, .... Un plus petit nombre se rend dans les pays scandinaves et en Russie ; un dernier groupe, souvent un deuxièmement temps, prend la route de l'Amérique ou de l'Afrique du Sud.
Les débuts de la colonisation protestante en Irlan...
Des Anglais se sont installés en Irlande à parti de 1170-1171, sous le règne d'Henry II Plantagenêt. Les institutions y manifestent la suspicion des Anglais à l'égard des habitants de l'île. Le chef de l'exécutif est un Lord Deputy nommé par le roi d'Angleterre. Il travaille en principe avec un Conseil d'Irlande aux pouvoirs mal définis qui, depuis la fin du XVe siècle, fait appliquer la politique décidée par le privy Council anglais. Il existe à Dublin un Parlement dont la composition est comparable à celle du Parlement anglais. Le fonctionnement de ce Parlement révèle les tensions qui opposent les Anglais aux Irlandais.
Des catholiques repoussés par la colonisation prot...
Une bonne partie de l'aristocratie d'origine irlandaise est, très tôt, hostile aux Plantations, non seulement pour des raisons culturelles et religieuses, mais aussi politiques : le développement de l'administration anglaise menace en effet sa propre autorité sur les populations gaéliques. Hugh O'Neill, comte de Tyrone et chef d'une puissante famille de l'Ulster, prend la tête d'une insurrection dès 1594. Confronté à l'expansion écossaise et anglaise dans sa province où il tient à joue un rôle de premier plan, il se place à la tête d'une confédération des chefs de l'Ulster qui ont entrepris une campagne contre les garnisons et les représentants de l'autorité anglaise qu'incarnait Henry Bagenal.
La révocation de l'édit de Nantes (1685). (Migrati...
En 1685, alors qu'il est au faîte de sa puissance politique, le roi Louis XIV signe un édit par lequel il révoque un édit précédent promulgué à Nantes, en 1598, par son grand père Henri IV. L'édit de Nantes a été déclaré "perpétuel et irrévocable", mais tout le monde sait que cette formule ne garantit rien, dans la mesure où tout monarque est juridiquement habilité à revenir sur les décisions d'un prédécesseur. La révocation de l'édit de Nantes ( ou Révocation) a, dès le XVIIIe siècle, été reconnue par beaucoup, y compris par un courant au sein du catholicisme français, comme une catastrophe humaine, économique et politique.