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Longtemps figés dans des formes de défiance mutuelle, les rapports de la sociologie et de l’anthropologie d’une part, et de l’économie d’autre part, se sont beaucoup transformés depuis une vingtaine d’années : on voit les économistes s’intéresser de plus en plus souvent à des thèmes réputés anthropologiques (le don) ou sociologiques (la famille ou l’identité) ; on voit les sociologues et les anthropologues traiter du marché ou de l’argent.
La redistribution des objets d’études n’est pourtant pas le seul phénomène marquant de cette évolution : il s’agit tout autant d’un redéploiement épistémologique, par lequel, de façon inattendue, les économistes disputent d’une théorie de l’action (par exemple, celle du choix rationnel ou celle des conventions), tout comme les sociologues disputent d’une économie des pratiques (redéfinissant, par exemple, l’acteur collectif, comme groupe ou comme réseau).
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Le nouveau management public (cours : La sociologi...
Les auteurs vous proposent de rencontrer le sociologue Frédéric Schoenaers à propos du Nouveau management public.
Depuis les années 80, le Management a fait son entrée dans le secteur public. Soucieux de rationaliser le fonctionnement des administrations publiques, la plupart des gouvernements européens ont peu à peu commencé à introduire dans la sphère publique des modes de gestion issus du secteur privé.
Le Nouveau Management Public (NMP) voyait ainsi le jour et il n'a, depuis lors, cessé de gagner du terrain, revêtant de multiples formes (allant de la privatisation à des processus de réorganisation des entités publiques) et de multiples objectifs (amélioration des performances en termes d'efficacité, d'efficience, de qualité, d'ouverture et de reporting).
Après un quart de siècle de développements successifs, quel bilan peut-on tirer de l'introduction du NMP ? Quels sont ces effets sur la réalisation des missions de l'Etat ? L'Etat de Droit est-il en danger face à un management qui valorise des éléments étrangers jusqu'à il y a peu à la sphère publique (performance individuelle, écoutes des attentes des usagers, etc.) ? Enfin, quels sont les impacts des nouveaux modes de fonctionnement sur les fonctionnaires et leur identité ?
Introduction à une socio-anthropologie des marchés...
Les auteurs vous proposent de rencontrer le sociologue Jean-Yves Trépos pour une introduction à la socio-anthropologie des marchés.
L'approche socio-anthropologique du marché qui est présentée ici, tout en se situant par rapport à certaines théories usuelles, économiques, voire sociologiques (notamment ce qu'on appelle la Nouvelle Sociologie Economique), cherche surtout à combiner ce qui fait le point fort des approches sociologiques récentes (le caractère construit et encastré du marché) et ce qui fait le point fort de certaines théories économiques (la spécificité "autoréférentielle" du marché), sans oublier de souligner que tous ces discours croisés sur le marché sont aussi actifs sur ce qu'il est et devient.
La négociation (cours : La sociologie peut-elle ai...
Les auteurs vous proposent d'aborder avec Olgierd Kuty la question de la négociation, ses enjeux dans l'organisation du travail et, en filigrane, ses répercutions économiques évidentes.
Une approche à la fois sociologique et historique. Depuis les années 1950, nos sociétés sont marquées par une régulation négociatoire. Elle est apparue dans les années 1930 aux Etats-Unis. Il faut donc distinguer trois moments successifs de négociation :
- la négociation silencieuse qui couvre les années 1933 à 1962,
- l'arrangement stratégique crozérien des années 1960 et 1970 (1963-1984),
- l'accord normatif (Reynaud, Boltanski) depuis 1989.
La nouvelle société de réseaux qui émerge depuis les années 1980 repose donc sur ce dernier type de négociation, marqué notamment par une "négociation des valeurs" (immanentes) et une procéduralisation.
L'économie des singularités (cours : La sociologie...
Le sociologue français Lucien Karpik est l'auteur d'un travail pionnier en matière de compréhension sociologique du marché. Ses recherches l'ont conduit dans un premier temps, à analyser l'articulation État, profession et public qui caractérise le marché des avocats et de l'inadéquation, pour rendre compte du métier d'avocat, de la théorie traditionnelle du marché comme lieu de coordination par les prix.
Il s'est ensuite efforcé de construire, en s'appuyant sur de multiples études empiriques, une modélisation du fonctionnement du marché alternative à cette compréhension traditionnelle du marché.
À cette théorie dite standard, il oppose la nécessité de prendre en compte la confiance, le réseau, et les dispositifs de jugement qui aident le consommateur à réduire l'incertitude de la qualité des biens singuliers. L'économie des singularités présente les concepts fondamentaux sur lesquels repose cette modélisation.
L'Etat social actif (cours : La sociologie peut-el...
Les auteurs vous proposent de rencontrer Didier Vrancken et Claude Macquet pour mieux comprendre l'émergence et le fonctionnement de l'Etat social actif qui opère aujourd'hui dans la société de l'individu.
Parmi les évolutions survenues au cours de ces dernières années au sein de nos sociétés occidentales il en est une qui mérite toute notre attention : nous sommes entrés dans des sociétés du travail sur Soi. Pour les individus, il s'agit désormais d'être sujets de leur existence, de construire leurs propres parcours de vie, de se chercher à travers des "épreuves sans fin", de s'impliquer, de s'activer. Mais ce travail sur Soi, ne s'accomplit pas seul. Il se décline à partir de la mise sur pied de tout un ensemble de dispositifs institutionnels et organisationnels qui ont vu le jour au cours de ces dernières décennies à destination des plus vulnérables et plus largement à l'ensemble des individus pour les aider à gouverner leur vie et à maitriser leurs propres parcours de vie. Ce qui ne va pas sans générer tensions, contradictions et enjeux multiples.
Entreprises et société : éléments pour une analyse...
Cet ouvrage se propose d’explorer l’entreprise et son milieu dans une optique « sociale », en suivant une démarche critique. Il s’agit donc d’aller au-delà de l’aspect purement technique de la gestion et d’analyser la logique sous-jacente aux stratégies étudiées communément. Explorer les critères qui président à la prise de décisions au sein d’une entreprise, c’est identifier la logique de l’accumulation du capital sous la forme de profits. Dès lors, l’étude de la gestion se lie indissociablement à celle du mode de production capitaliste et aux rapports de force sociopolitiques qui le caractérisent, ce qui permet de comprendre en même temps pourquoi sa logique tend progressivement à s’insinuer dans le fonctionnement d’autres institutions sociales a priori non marchandes (l’école, l’université, l’hôpital).