Les spécificités du harcèlement sexuel dans l'enseignement supérieur et la recherche
Souvent associées au seul monde de l'entreprise, les situations de harcèlement sexuel existent également dans les établissements d'enseignement supérieur et de recherche (ESR). Les caractéristiques de l'ESR créent à la fois des conditions propices au harcèlement sexuel et à sa négation du fait de la relation de dépendance entre un·e doctorant·e et son/sa directeur/directrice de thèse. Plus largement, la personnalisation de la relation pédagogique dans l'enseignement supérieur (par exemple pour le suivi d'un mémoire) accroît les risques d'abus de pouvoir et donc, notamment, de harcèlement sexuel.
L'enquête de 2020 Paroles étudiantes sur les violences sexuelles et sexistes dévoile que 1 étudiant·e sur 5 ne connaît pas la distinction entre agression sexuelle et harcèlement sexuel, que 58 % des étudiant·es déclarent avoir été victimes ou témoins de violences verbales, que 1 étudiante sur 10 a été victime d'agression sexuelle, et 1 sur 20 de viol.
Pour lutter contre cette situation, le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a lancé :
En 2018, une campagne ministérielle Stop aux violences sexistes et sexuelles dans l'enseignement supérieur, accompagnée de la création, dans chaque université à la rentrée 2018, d'une cellule d'accueil et d'écoute. Toutes les victimes devraient bénéficier d'un accompagnement et d'un soutien en cas de violences sexistes et sexuelles.
En 2021, un plan national d'action 2021-2025 contre les violences sexistes et sexuelles. Il s'agit de faire en sorte que l'ensemble de la communauté de l'enseignement supérieur et de la recherche se saisisse de ce sujet et que toute victime ou témoin puisse bénéficier d'un accompagnement et d'un traitement solide de sa situation.
En 2023, un baromètre des Violences Sexistes et Sexuelles dans l’Enseignement Supérieur