Diplomatie féministe

La France s’est dotée officiellement d’une diplomatie féministe depuis 2019. Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) propose en 2020 la définition suivante : « La diplomatie féministe est la politique d’un État qui place l’égalité entre les femmes et les hommes, la liberté et les droits des femmes, la lutte pour l’abolition du patriarcat au cœur de son action extérieure, dans l’ensemble de ses dimensions (aide publique au développement, diplomatie stricto sensu, commerce et économie, culture, éducation, influence, défense et sécurité, climat et environnement…) »

C’est la Suède qui est à l’origine de cette notion (en 2014, Margot Walström, ministre suédoise des Affaires étrangères, crée et fait valider l’idée d’une politique extérieure féministe, pour « s’opposer à la discrimination et à la subordination systémique et mondiale des femmes. ») En moins de dix ans l’idée commence à faire école et une dizaine de pays a d’ores et déjà adopté une diplomatie féministe ou politique extérieure féministe.

Les grands axes de la diplomatie féministe française sont décrits dans la Stratégie internationale de la France pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2018-2022).

Couverture du rapport du HCE « Diplomatie féministe : passer aux actes » (2023)

Pour rendre plus concrète la diplomatie féministe, le HCE propose encore de l’appuyer sur six principes fondamentaux :

  • Les droits : placer la liberté, les droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes au cœur de l’action extérieure.

  • La représentation des femmes : assurer la pleine participation des femmes (personnels de l’État et mouvements féministes) à la co-construction et à la mise en œuvre de la diplomatie féministe.

  • Les ressources : Mobiliser des ressources conséquentes et pérennes, à la hauteur de l’enjeu et des ambitions.

  • Une approche transformative qui vise à abolir les structures inégalitaires du pouvoir patriarcal et qui s’inscrit dans la durée.

  • Une organisation institutionnelle dédiée et pérenne, qui permet d’assurer une coordination et une mise en cohérence des politiques menées et qui inclut un système de redevabilité.

  • L’affirmation d’une solidarité internationale avec les femmes en lutte pour leurs droits et leur liberté.

Pour aller au-delà, lire le rapport de 2023 du HCE : Diplomatie féministe : passer aux actes.