Les stéréotypes de sexe à l'œuvre à l'école

Les exemples sont nombreux. Nous n'en évoquerons que quelques uns :

  • Les attentes du corps enseignant envers les filles et les garçons sont différentes : les enseignant·es imaginent que les garçons « peuvent mieux faire » et que les filles, elles, sont supposées faire « tout ce qu'elles peuvent ». Ces discours, qui tendent à imputer les réussites scolaires des filles à leur travail et celles des garçons à leurs capacités, conduisent les filles à avoir une moindre estime de soi.

  • La croyance des enseignant·es en la supériorité des garçons en mathématiques et des filles en lettres est décelée dès l'école primaire, alors que les différences de performance sont inexistantes. Ces attentes fonctionnent comme « des prophéties auto-réalisatrices » : cela veut dire qu'une opinion partagée par les adultes - parents et enseignants - est intégrée par l'enfant et devient une « vérité ». Les filles ont de moins en moins confiance en elles en mathématiques et les garçons, à niveau égal, se jugent plus doués que les filles.

  • Dans les interactions enseignant·e/élèves, les études montrent que les garçons bénéficient d'un enseignement plus personnalisé et d'une plus grande part d'attention que les filles (44 % des interactions se font avec les filles contre 56 % avec les garçons). Les filles enregistrent le message implicite : « la réussite des garçons est plus importante que celle des filles » et peuvent intégrer l'idée que, plus tard, leur vie professionnelle passera obligatoirement au second plan, après celle de leur compagnon.

  • Les disciplines sont hiérarchisées et « sexuées ». D'un côté, les lettres, les langues sont du domaine de la communication, de l'échange avec l'autre ; quant aux sciences de la vie, elles s'intéressent à la vie, à l'humain. Toutes ces disciplines sont donc considérées comme féminines. De l'autre, les mathématiques, la physique, l'informatique sont des sciences « dures », elles sont par conséquent considérées comme masculines. Voilà tout simplement comment on en arrive à penser que les disciplines ont un sexe !