Fondée sur une idéologie structurante et protectrice forte, l'institution sportive a des effets régulateurs sur le comportement des sportifs qu'elle mobilise vers un idéal. Le sentiment d'appartenance à une communauté et d'engagement vers un objectif défini sont des valeurs qui offrent un cadre rassurant et stimulant.
Mais à vouloir surprotéger, à vouloir trop donner, ne risque t-on pas de marginaliser et d'uniformiser le milieu sportif car nous le constatons déjà l'idéologie sportive a ses contreparties et ses ambivalences. Elle génère des angoisses sur la valeur : suis-je apte à atteindre cet idéal sportif ?, elle suggère une uniformisation des comportements et freine les échanges verbaux car la priorité c'est la performance. Tenus écartés des réalités du monde ordinaire et assujettis à des codes de comportement uniformes, les sportifs, en formation ou déjà confirmés, peuvent par la suite avoir du mal à trouver leurs repères à l'extérieur. L'idéologie sportive est donc, au même titre que le dopage ou l'isolement géographique, un facteur déterminant de la marginalisation des sportifs, elle est partie composante de la « bulle sportive ».
2ème journées de Psychopathologie du sport
- 5 et 6 juin 2008 CAPS / CHU de Bordeaux / Université Victor Segalen Bordeaux 2
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Soin et sport intensif. Impact du décalage des nor...
Marginalisés et assujettis à des normes strictes de dépassement de soi et de performance, les sportifs sont soumis à des règles de vie et à des entraînements intensifs éprouvants. Mais quels rapports entretiennent-ils avec la douleur et la souffrance ? Faut-il souffrir pour être performant ?
Les témoignages qu'apportent David Douillet et Serge Simon sont unanimes: de par ses valeurs et son idéologie, le milieu sportif intègre et banalise les sensations de douleur et de blessure. A force d'efforts et d'entraînements, la douleur devient même un indicateur de progrès : avoir mal, souffrir fait partie du contrat. Résistants à la douleur, les sportifs de haut niveau en deviennent des surhommes surprotégés car ils ont le devoir d'user de leurs corps sans jamais l'user.
Mais la banalisation de la souffrance rend difficile le repérage et la reconnaissance des pathologies psychologiques et physiques. Reconnues comme normales malgré le cadre légal, certaines blessures échappent à la prise en charge sanitaire alors que ce qui est d'urgence sanitaire chez le non-sportif l'est tout autant chez le sportif de haut niveau. Mais peut-on remettre en cause un système qui fonctionne ?
2ème journées de Psychopathologie du sport
- 5 et 6 juin 2008 CAPS / CHU de Bordeaux / Université Victor Segalen Bordeaux 2
* Le soin dans cet univers « hors normes ». L'impact du décalage des normes sur le dispositif sanitaire
La « bulle sportive ». Les micros sociétés, l'élit...
Fondée sur une idéologie structurante et protectrice forte, l'institution sportive a des effets régulateurs sur le comportement des sportifs qu'elle mobilise vers un idéal. Le sentiment d'appartenance à une communauté et d'engagement vers un objectif défini sont des valeurs qui offrent un cadre rassurant et stimulant. Mais à vouloir surprotéger, à vouloir trop donner, ne risque t-on pas de marginaliser et d'uniformiser le milieu sportif car nous le constatons déjà l'idéologie sportive a ses contreparties et ses ambivalences. Elle génère des angoisses sur la valeur : suis-je apte à atteindre cet idéal sportif ?, elle suggère une uniformisation des comportements et freine les échanges verbaux car la priorité c'est la performance. Tenus écartés des réalités du monde ordinaire et assujettis à des codes de comportement uniformes, les sportifs, en formation ou déjà confirmés, peuvent par la suite avoir du mal à trouver leurs repères à l'extérieur. L'idéologie sportive est donc, au même titre que le dopage ou l'isolement géographique, un facteur déterminant de la marginalisation des sportifs, elle est partie composante de la « bulle sportive ».
2ème journées de Psychopathologie du sport
- 5 et 6 juin 2008 CAPS / CHU de Bordeaux / Université Victor Segalen Bordeaux 2
Sport intensif: douleur et performance
Marginalisés et assujettis à des normes strictes de dépassement de soi et de performance, les sportifs sont soumis à des règles de vie et à des entraînements intensifs éprouvants. Mais quels rapports entretiennent-ils avec la douleur et la souffrance ? Faut-il souffrir pour être performant ?
Les témoignages qu'apportent David Douillet et Serge Simon sont unanimes: de par ses valeurs et son idéologie, le milieu sportif intègre et banalise les sensations de douleur et de blessure. A force d'efforts et d'entraînements, la douleur devient même un indicateur de progrès : avoir mal, souffrir fait partie du contrat. Résistants à la douleur, les sportifs de haut niveau en deviennent des surhommes surprotégés car ils ont le devoir d'user de leurs corps sans jamais l'user.
Mais la banalisation de la souffrance rend difficile le repérage et la reconnaissance des pathologies psychologiques et physiques. Reconnues comme normales malgré le cadre légal, certaines blessures échappent à la prise en charge sanitaire alors que ce qui est d'urgence sanitaire chez le non-sportif l'est tout autant chez le sportif de haut niveau. Mais peut-on remettre en cause un système qui fonctionne ?
2ème journées de Psychopathologie du sport
- 5 et 6 juin 2008 CAPS / CHU de Bordeaux / Université Victor Segalen Bordeaux 2 * Le soin dans cet univers « hors normes ».
Le sport intensif, un univers « hors normes ». Le ...
L'engouement que suscite aujourd'hui le sport dans nos sociétés modernes est à la hauteur des performances réalisées par les sportifs. Le sport fascine et rassemble les foules. Mais cet univers est-il vraiment « hors normes » ? Quelle est la frontière entre normalité et pathologie ?
Le sport, qu'il soit intensif ou de haut niveau, est régi par des normes et des codes qui le singularisent et en font un univers « extraordinaire »: rigorisme, exemplarité, intransigeance, performance...De ce fait, il constitue au même titre que la famille, le travail ou la politique, une sphère sociale avec son propre système normatif et ses propres valeurs d'excellence.
Mais à côté de ces spécificités, le monde sportif s'appuie sur de nombreuses valeurs sociales validées comme l'idéal de justice sociale, le culte du corps et de la santé ou la norme esthétique de la minceur. Ces principes fondateurs, par lesquels on entend susciter performances et dépassements de soi, sont également des facteurs de risque pour le sportif. La « pression » morale et/ou psychologique qu'ils impliquent est très souvent la cause de pathologies graves, de dépendance au sport ou de troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie, obésité). L'équilibre de l'univers sportif est donc un équilibre fragile et instable, au seuil entre normalité et pathologie.
2ème journées de Psychopathologie du sport
- 5 et 6 juin 2008 CAPS / CHU de Bordeaux / Université Victor Segalen Bordeaux 2
Sport et maltraitance. De l'entraînement à la malt...
L'anormalité du monde sportif peut-elle tout justifier ? Peut-on légitimer le pire au nom de la performance ? La polémique fait rage autour du monde sportif. La révélation de cas non-isolés d'agressions et d'atteintes sexuelles sur de jeunes sportifs remet en cause le caractère « hors normes » de cet univers.
Resté dans la sphère de l'opinion publique jusqu'il y a encore quelques mois en France, ce problème prend une envergure nationale avec l'étude lancée cette année, à la demande de la ministre de la santé Roselyne Bachelot, sur les « Violences sexuelles en milieu sportif ». Encore à l'état préliminaire, les premiers résultats viennent toutefois corroborer les faits : il y a une banalisation des violences dans le milieu sportif. Il s'agit même pour certains sportifs d'une pratique « entendue ». Comment en est-on arrivé là ? Et comment rompre la loi du silence qui règne dans le milieu sportif ? Des spécialistes prennent la parole.
2ème journées de Psychopathologie du sport
- 5 et 6 juin 2008 CAPS / CHU de Bordeaux / Université Victor Segalen Bordeaux 2
Le sport intensif, un univers « hors normes ». Du ...
L'engouement que suscite aujourd'hui le sport dans nos sociétés modernes est à la hauteur des performances réalisées par les sportifs. Le sport fascine et rassemble les foules. Mais cet univers est-il vraiment « hors normes » ? Quelle est la frontière entre normalité et pathologie ?
Le sport, qu'il soit intensif ou de haut niveau, est régi par des normes et des codes qui le singularisent et en font un univers « extraordinaire »: rigorisme, exemplarité, intransigeance, performance...De ce fait, il constitue au même titre que la famille, le travail ou la politique, une sphère sociale avec son propre système normatif et ses propres valeurs d'excellence.
Mais à côté de ces spécificités, le monde sportif s'appuie sur de nombreuses valeurs sociales validées comme l'idéal de justice sociale, le culte du corps et de la santé ou la norme esthétique de la minceur. Ces principes fondateurs, par lesquels on entend susciter performances et dépassements de soi, sont également des facteurs de risque pour le sportif. La « pression » morale et/ou psychologique qu'ils impliquent est très souvent la cause de pathologies graves, de dépendance au sport ou de troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie, obésité). L'équilibre de l'univers sportif est donc un équilibre fragile et instable, au seuil entre normalité et pathologie.
2ème journées de Psychopathologie du sport
- 5 et 6 juin 2008 CAPS / CHU de Bordeaux / Université Victor Segalen Bordeaux 2