Description

Dans la Mandragola, les analyses politiques de Machiavel sont présentes et servent à provoquer le rire ; mais que dans les oeuvres au sens strict politiques (que l'on qualifie même parfois de théoriques) il y ait une indubitable composante comique, il est moins fréquent de l'entendre affirmer.

C'est cette double présence qui est mise en évidence ici, en un parcours où, de la Mandragola au Prince, se mêlent comique et sens tragique de l'histoire (on se souviendra que l'une des lettres adressées à Guicciardini, le 21 octobre 1525, est signée Niccolò Machiavelli, historico, comico et tragico).
La clé de lecture de ce nouage s'appuie sur un jugement éclairant de Francesco Guicciardini dont l'amitié avec Machiavel remonte à la beffa qu'ils montèrent ensemble aux dépens des frères mineurs réunis en chapitre à Carpi en 1521.


Alors que se prépare la guerre per la libertà d'Italia qui aboutira à la catastrophe du sac de Rome, Francesco Guicciardini écrit à Roberto Acciaiuoli : El Machiavello si truova qua : era venuto per riordinare questa militia, ma, veduta quanto la è corrotta, non confida haverne honoro. Starassi a ridere delli errori delli huomini, poi che non gli può correggere. [Ex castris. 18 Iulii 1526.]

C'est là définir avec acuité le rire politique de Machiavel, façon de lire l'histoire en rendant compte des défaites.


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