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Le désir d'enfant, entre intime et politique
La procréation médicalement assistée et les débats éthiques, juridiques et politiques qu'elle suscite ont mis au devant de la scène le désir d'enfant que nourrissent les individus, les couples et les familles - ou l'absence de désir.
Cette scène est celle de l'intime, du for intérieur, ou de l'intimité partagée avec un(e) autre ; elle est aussi celle de la la politique et de l'espace public, de la législation et de la normativité morale : quel sens donner à ce désir ? Peut-on en comprendre la source ? Est-il possible, souhaitable et légitime de vouloir lui assigner une place et des limites dans la cité?
Ces enjeux qu'un individu aborde avant tout comme "propres" sont en fait inscrits dans un réseau dense d'attentes sociales et politiques. Que gagne-t-on à l'analyser comme un phénomène mixte, intime et politique ? Quelles orientations éthiques peut-on définir à la lumière de cette analyse?
La conférence a été donnée à l'Université Bordeaux Segalen dans le cadre du cycle de conférences "L'invité du Mercredi" / Saison 2010-2011 sur le thème "La médecine au féminin". Service culturel Université Victor Segalen de Bordeaux 2 / DCAM /
Enjeux éthiques et anthropologiques des cellules s...
Conférence donnée par Anne Fagot-Largeault, Professeure au Collège de France le 15 mai 2006 à l'Université Pierre-Mendès-France, Grenoble2. Durée : 1h.44min.
Le conflit des créateurs : fictions juridiques et ...
Science et droit doivent-ils agir de concert ? Les réalités biologiques sont-elles compatibles à un bon usage du droit ? La tension dialectique entre les sciences, plus particulièrement biologiques, et le droit, pose de réelles interrogations.
Pour apporter une réponse à ces questionnements, Jean Hauser revient sur les problèmes juridiques qu'ont posés dans les années 70 la nécessité de redéfinir la filiation ainsi que la question du transsexualisme.
Il démontre, par l'exemple, que droit et vérité scientifique ne sont pas toujours compatibles. Trop souvent, les réponses apportées par la biologie aux questions de droit déstabilisent davantage la situation qu'elles ne la pacifient, or le rôle des juristes est avant tout d'assurer la paix sociale. De ce fait, les réponses apportées par ces derniers à travers les lois qu'ils édictent sont parfois très éloignées, voire en contradiction absolue, avec les données biologiques.
Ainsi, tout juriste possède et use d'un véritable pouvoir de création lui permettant d'assurer le maintien de l'ordre social.
La liberté de procréer et le droit de mourir
Alors que les travaux en vue de la révision des lois de bioéthique ont débuté, il s'agit de montrer que, dans leur état présent, ces lois, et d'autres qui concernent aussi ces questions intimes de vie et de mort sont trop paternalistes, pas assez respectueuses des libertés individuelles. Ruwen Ogien proposera des arguments en faveur de la liberté de procréer la plus large possible (décriminalisation de la gestation pour autrui, accès à l'assistance médicale à la procréation des gays, des lesbiennes et des femmes qui sont supposées "ne plus être en âge de procréer"), mais aussi en faveur de la liberté de ne pas procréer la plus large possible (droit d'interrompre une grossesse tardivement sans avoir à rendre des comptes à personne d'autre qu'à soi-même, entre autres). Il proposera également des arguments en faveur de la liberté la plus large possible en matière de fin de vie (décriminalisation des différentes formes de suicide assisté), ce qu'on appelle de façon un peu impropre mais assez significative néanmoins, le "droit de mourir".