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Histoire(s) de l'ergonomie (5/7) - L'institutionna...
Université de Lorraine

Cette cinquième partie « L’institutionnalisation : la création des organisations de support et de développement de l’ergonomie » de la Grande Leçon Histoire(s) de l’ergonomie permet de mettre en évidence la manière dont l’ergonomie s’est constituée en discipline scientifique structurée par des sociétés savantes en France et à l’international, en lien avec des organismes publics de recherche, des universités, des associations de chercheurs, des organisations syndicales et patronales. Il s’agit également de comprendre comment les institutions de formations à l’ergonomie et de recherche en ergonomie se sont développées de manière à produire des professionnels pour les secteurs de l’industrie, des mines, des services, de l’informatique, de la formation, de la recherche… Cette institutionnalisation progressive s’est structurée par diverses histoires d’organisations, parmi lesquelles : La Société d’Ergonomie de Langue Française (SELF), l’Association Internationale d’Ergonomie (IEA), des organismes de recherche, de prévention, de sûreté, de sécurité et de fiabilité (INRS, IMDR), des associations chercheurs (CNRS, ARPEGE, RJCE, EACE), des organismes de professionnalisation (CREE, ARTEE, SNCE). Ces organisations ont contribué à la production de cursus de formation en ergonomie qui se sont développés dans les universités, de manière à satisfaire les demandes sociales, les enjeux politiques et éthiques, les besoins économiques, les nécessités de simplicité des produits pour les utilisateurs et les citoyens…  Les auteurs - Eric Brangier (Université de Lorraine) et Annie Drouin (Société d’Ergonomie de Langue Française) - vous proposent d’aborder cette partie avec Nelcy Arévalo Pinilla, Javier Barcenilla, Béatrice Barthe, Christian Bastien, Eric Brangier, Jean-Marie Cellier, Christine Chauvin, Jean-François Cholat, François Daniellou, Annie Drouin, Elie Fadier, Pierre Falzon, Irène Gaillard, Jean-Michel Hoc, François Hubault, Bronislav Kapitaniak, Alain Lancry, Jacques Leplat, Thierry Morlet, Michel Neboit, Pierre Richard, Jean-Marc Robert, Jean-Claude Sperandio, Laerte Idal Sznelwar, Jacques Theureau, Arnaud Tran Van et Gérard Valléry.

Les manuscrits de Madame Bovary
Université de Rouen

« Quand mon roman sera fini, dans un an, je t’apporterai mon ms. [manuscrit] complet, par curiosité. Tu verras par quelle mécanique compliquée j’arrive à faire une phrase. » Lettre de Gustave Flaubert à Louise Colet (15 avril 1852).

La Bibliothèque municipale de Rouen conserve tous les scénarios, brouillons et manuscrits de Madame Bovary de Gustave Flaubert : la presque totalité des folios noircis par l’auteur entre le mois de septembre 1851 et le mois de mars 1857.

La Bibliothèque municipale de Rouen conserve tous les scénarios, brouillons et manuscrits de Madame Bovary de Gustave Flaubert : la presque totalité des folios noircis par l’auteur entre le mois de septembre 1851 et le mois de mars 1857.

Il s’agit d’un don à la Ville de Rouen effectué en 1914 par la nièce de Flaubert.

Ce fonds des manuscrits de Madame Bovary est un des plus prestigieux volets des collections patrimoniales de cette Bibliothèque. De nombreux chercheurs français et étrangers, mais également des étudiants ou un public de curieux et passionnés de l’œuvre de Flaubert expriment régulièrement le souhait de pouvoir consulter les manuscrits de ce roman, uniques témoins de l’interminable travail rédactionnel précédant l’état final, inséparable du style de « l’homme-plume ».

Cette édition génétique intégrale des manuscrits de Madame Bovary est le fruit d’une coopération étroite de la Bibliothèque municipale de Rouen avec le Centre Flaubert (le professeur Yvan Leclerc, Danielle Girard, Nitiwadee Srihong) et a également bénéficié de la participation du laboratoire LITIS (ex-PSI, les professeurs Thierry Paquet et Laurent Heutte, Stéphane Nicolas).

Elle constitue une base de connaissance considérable (près de 15 000 fichiers composent cette édition), cherchant à la fois à restituer à l’écran un peu de l’émotion de cette « mécanique compliquée » qu’est l’écriture de Flaubert, et à constituer pour les chercheurs et les spécialistes de cette œuvre un instrument de travail unique, favorisant les études à partir des manuscrits.

Peu d’écrivains ont laissé un tel volume d’archives, traduisant ce travail obsessionnel de l’écriture : cette recherche fiévreuse et obstinée de « l’idéal de la prose » se lit dans les innombrables additions dans les marges et les interlignes, les ratures et les reprises multiples, dessinant folio après folio cette phrase concise et économe sans cesse soumise à l’épreuve de la diction, le « gueuloir », véritable test de résistance de son style...

 

À l’exception des folios détruits par Flaubert lui-même ou dispersés ensuite à la faveur de dons, toutes les phases de la genèse du roman sont préservées dans ce dossier :

– la conception initiale de l’œuvre tout d’abord (les plans et les scénarios généraux et partiels), caractéristique d’un travail de structuration très visible portant sur les grandes articulations du roman ;

– les phases de dilatation de la rédaction ensuite, traduites par l’inflation des folios des brouillons ;

– les phases de condensation enfin, faites de renoncements traversés par quelques remords dans un manuscrit définitif autographe qui contient parfois plus de ratures que les folios de brouillons les plus denses, et que l’on retrouve jusque dans le manuscrit du copiste.

L’analyse génétique des manuscrits de Madame Bovary met d’ailleurs en évidence l’intensité des phénomènes de réécritures chez Flaubert : on a ainsi relevé jusqu’à 50 folios rédigés pour parvenir au folio définitif (en l’occurrence, le folio 292).

La numérisation par la Bibliothèque de Rouen de cet ensemble considérable, majoritairement inédit, la transcription disponible pour l’ensemble des folios grâce aux efforts de Danielle Girard et du réseau des transcripteurs créé et animé pour ce projet, le classement génétique intégral de ces documents grâce au travail universitaire de Marie Durel, et la mise à disposition aujourd’hui de cet ensemble sur le Web, permettent de proposer enfin un accès universel, et que nous espérons simple, aux manuscrits de Madame Bovary pour tous les publics et tous les usages.

Les écrans d’aide et ceux consacrés à la présentation de l’édition détaillent l’étendue des possibilités offertes par cette édition.

Deux modes d’accès principaux aux textes sont proposés :

– Feuilleter : accès aux sources dans l’ordre de foliotation des manuscrits ou de la pagination de la préoriginale (publication initiale du roman en feuilleton dans la Revue de Paris de Maxime de Camp, entre les mois d’octobre et décembre 1856).

– Consulter : navigation dans la chronologie de la rédaction du texte, à partir d’une lecture d’un passage du roman ou en interrogeant le moteur de recherche.

Des dossiers complémentaires et des ressources associées à cette œuvre sont également disponibles sur ce site et pourront être progressivement enrichis par de nouvelles contributions.

Cette première édition intégrale et génétique constitue l’aboutissement de dix années d’efforts :

– cinq années consacrées par Marie Durel à l’analyse des séquences narratives et au classement génétique complet des brouillons et manuscrits ;

– cinq années consacrées à la numérisation et à la transcription de l’ensemble des feuillets et à la conception ergonomique et informatique de cette édition.

Mené par la Ville de Rouen (Bibliothèque), en partenariat avec l’Université de Rouen (Centre Flaubert, laboratoire LITIS, ex PSI), ce projet a bénéficié du concours du Ministère de la Culture et de la Communication, du Conseil régional de Haute-Normandie et de la Fondation Bettencourt-Schueller.