UOH
Coiffet Jean-Claude - 2006
Description

Comment aider l'homme à sortir de la désespérance où le plonge l'angoisse existentielle de nos sociétés modernes individualistes ? Par l'espoir ou par le progrès, deux réponses distinctes, pour ne pas dire diamétralement opposées puisque l'espoir est une attente irraisonnée alors que le progrès est une action volontaire, un effort engagé.

Ainsi, l'espoir, par la passivité, l'inaction dont il s'accompagne, faute de changer les choses, ramènera sans cesse l'homme à la désespérance car ses espoirs seront tôt ou tard déçus. En revanche, comme l'ont développé les stoïciens, le progrès, généré par l'éducation, la connaissance et le raisonnement seul permettra à l'homme d'affronter son destin et de parvenir à la sagesse et la félicité.

Ces deux attitudes face au désespoir humain ont entretenu des rapports complexes et conflictuels durant l'histoire, influençant alternativement différentes époques. Ainsi, la pensée progressiste qui se développe avec Sénèque, marque à nouveau l'humanisme de la renaissance et des lumières, et plus tard la pensée de Marx sur le progrès social. Or, à toutes ces époques, cette idée de progrès a fini par être dévoyée et s'est transformée en messianisme irrationnel, le progrès, conçu comme une force extérieure qui ne nécessite ni volonté ni effort, devenant la projection dans l'avenir d'une société idéale ou d'un homme nouveau : l'espoir renaît alors, qui aboutira de nouveau au désenchantement et à la désespérance. Le XXe siècle avec ses crises, ses guerres, ses génocides...sera l'expression la plus évidente de cette déviation du sens du progrès vers ce nouvel espoir messianique. Mais cette nouvelle situation désespérée au sens philosophique du terme devrait conduire l'homme à se reprendre en main, à s'engager activement, seule réponse possible car efficace.


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