Le XXe siècle : co-éducation et mixité

De la co-éducation à la gémination :

  • En 1833, dès la loi Guizot, on trouve des classes mixtes dans l'enseignement primaire, dans les communes rurales où des écoles spécifiques pour les filles n'existent pas. Il n'est pas vraiment question de mixité mais de « co-éducation » ou éducation en commun. Mais le débat est rude entre les partisans et les adversaires de cette co-éducation.

  • Dans les années 1920-1940, il est question de « gémination » (« caractère, nature de ce qui est double », Centre national de ressources textuelles et lexicales) dans les écoles rurales où le regroupement est rendu nécessaire par manque d'effectif. Les enfants sont regroupés par âge, les institutrices (non considérées comme des professionnelles : c'est leur rôle d'épouse - de l'instituteur - et de mère qui est mis en avant ) s'occupant des petits, les instituteurs des plus grands. Mais cet état de fait heurte une partie de la population, notamment la droite catholique. C'est en 1924 que les filles ont le droit de passer le baccalauréat comme les garçons (cela a déjà été mentionné dans des quiz précédents).

  • La loi de février 1933 instaure la gratuité de l'enseignement secondaire et rappelle les règlements imposant que les filles soient d'un côté de la classe et de la cour de récréation et les garçons de l'autre.

Une classe mixte des années 50.Informations[1]

La mixité :

  • Après la Seconde Guerre mondiale, on reparle de co-éducation, de sexes mélangés à propos des colonies de vacances, puis la gémination possible dans le primaire depuis 1933 est étendue au secondaire en 1937.

  • En 1959, les lycées mixtes nouvellement construits sont légalisés mais encore peu nombreux.

  • Après la crise de mai-juin 1968, la question de la mixité devient cruciale et le terme de « mixité » remplace celui de co-éducation.

  • En 1975-1976, la loi Haby et ses décrets d'application instaurent la mixité à tous les degrés. Cependant, comme on a pu le constater à la fin du siècle, il ne suffit pas de décréter la mixité pour que la division sexuée des savoirs, des compétences et donc de l'orientation disparaisse.

Pour aller au-delà, on pourra consulter Michelle Zancarini-Fournel : Coéducation, gémination, co-instruction, mixité : débats dans l'Éducation nationale (1882-1976), In Rebecca Rogers, Dir. La mixité dans l'éducation - Enjeux passés et présents - Lyon : ENS Editions, 2004, p. 25-32. Collection Société, Espaces Temps.