Quelques propriétés de la subordonnée infinitive

L'infinitive à sujet indéterminé

Quand le sujet de la subordonnée infinitive est indéterminé ("on", "ça"), il est régulièrement effacé.

Exemple

Ainsi, "j'entends que l'on chante" sera transformé simplement en "j'entends chanter".

"Ça remue" sera transformé en "Je vois remuer".

Attention

Comment distinguer un simple infinitif complément ("j'avoue m'ennuyer beaucoup") d'une subordonnée infinitive elliptique, à sujet indéterminé ?

Pour cela, il existe un critère très clair :

Pour que l'on ait une subordonnée infinitive, il faut que le sujet de l'action soit différent du sujet de la principale.

  • Exemple 1 : "j'avoue m'ennuyer beaucoup".

    La personne ("je") qui avoue est la même que celle qui s'ennuie. L'infinitif n'a donc pas de sujet propre, et il s'agit d'un infinitif complément.

  • Exemple 2 : "j'entends chanter".

    La personne qui entend ("je") n'est pas la même que celle qui chante, même si on ne peut la nommer. Il s'agit donc d'une subordonnée infinitive elliptique.

La subordonnée infinitive complément du verbe "faire"

  • Si l'infinitif est employé intransitivement, le sujet n'est pas introduit par une préposition.

    Ainsi, dans "il fait jouer les enfants" (proposition principale “il fait”, subordonnée infinitive “jouer les enfants”), le verbe “jouer”, intransitif, a pour sujet “les enfants”, sujet simple.

  • Si l'infinitif est employé transitivement, le sujet est employé avec une préposition :

    "Il fait repeindre sa cuisine par un peintre." : ici l'infinitif "repeindre" a un complément d'objet direct, "sa cuisine" ; le sujet est alors introduit par la préposition "par".

    "Il fait manger des gâteaux aux enfants." : ici, l'infinitif "manger" a un complément d'objet direct, "des gâteaux" ; le sujet est alors introduit par la préposition "à" (ici "aux").

Remarque

Le choix de la préposition (par, à...) est relativement libre et dépend des usages.

  • "par un peintre" : ici la préposition "par" est employée par analogie avec la tournure passive : "la cuisine est repeinte par un peintre", où "par un peintre" est complément d'agent.

  • "aux enfants" : la préposition "à" suggère qu'ici les enfants sont les destinataires de l'action ; il y a plutôt analogie avec un complément d'objet indirect, sur le modèle de "Il donne des gâteaux aux enfants."