Composé de : Protestantisme et capitalisme : la théorie de Max Weber - Sarah Scholl (Université de Genève) Être riche et chrétien. Les associations catholiques des dirigeants, cadres et patrons (1920-2019) (Belgique-France) - Cécile Vanderpelen (Université Libre de Bruxelles) Les enjeux de la finance islamique contemporaine : le cas du Maroc - Abdelkrim Madoun (Université Ibn Zohr Agadir) Le financement public du culte musulman en Europe - Caroline Sägesser (Université Libre de Bruxelles)
Disciplines
Religions et Argent
Ce dixième module HEMED pose la question du rapport entretenu par les religions à l’argent qui est souvent paradoxal. Si la quête de spiritualité peut être jugée antinomique de l’entreprenariat et de la recherche de richesse, cette dernière est pourtant souvent lue comme le signe d’une élection. Cependant que faire dès lors des riches impies ? Le serpent se mord alors la queue… A l’autre bout du spectre l’on retrouve en effet l’association de l’argent à la magie ou à l’idolâtrie – image incontournable au début du christianisme à travers l’antinomie entre service de Dieu et service à Mamon. Incontournable est aussi la question de la promotion de l’ascèse particulièrement valorisée dans le christianisme mais que l’on rencontre également dans certaines branches du soufisme ou dans la sanctification de l’étude dans le judaïsme. De quoi, dès lors, la richesse ou l’absence de richesse est-elle le signe et comment en même temps assurer une forme de justice et d’équité entre les individus ?
Religions et Argent - Le Webdocumentaire
Ce dixième module HEMED pose la question du rapport entretenu par les religions à l’argent qui est souvent paradoxal. Si la quête de spiritualité peut être jugée antinomique de l’entreprenariat et de la recherche de richesse, cette dernière est pourtant souvent lue comme le signe d’une élection. Cependant que faire dès lors des riches impies ? Le serpent se mord alors la queue… A l’autre bout du spectre l’on retrouve en effet l’association de l’argent à la magie ou à l’idolâtrie – image incontournable au début du christianisme à travers l’antinomie entre service de Dieu et service à Mamon. Incontournable est aussi la question de la promotion de l’ascèse particulièrement valorisée dans le christianisme mais que l’on rencontre également dans certaines branches du soufisme ou dans la sanctification de l’étude dans le judaïsme. De quoi, dès lors, la richesse ou l’absence de richesse est-elle le signe et comment en même temps assurer une forme de justice et d’équité entre les individus ?
L'argent dans l'islam
L'économie islamique prend ses racines dans la shar'ia. Par conséquent, les pratiques économiques et financières de la cité islamique doivent se conformer à l'ensemble de ses principes directeurs qui organisent non seulement les aspects spirituels, mais aussi tous les aspects de la vie quotidienne des populations musulmanes. Ainsi, l'économie islamique constitue un paradigme selon lequel les questions économiques ne sont plus considérées isolément mais dans le contexte global de tout un système social et culturel.Dans l'économie islamique les valeurs morales telles que l'équité, la liberté, la justice, l'honnêteté, etc. président. Cependant, toutes ces notions sont des termes abstraits qui possèdent des connotations différentes selon les sociétés, les périodes et les lieux, ce qui veut dire que l'expression « principes de l'islam » pour une économie islamique peut être vague. Le rôle de l'économie islamique, selon la shar'ia, est d'empêcher l'injustice dans l'acquisition des ressources matérielles et de fournir la satisfaction à l'homme devant Dieu et la société. Dans ce cadre religieux l'homme musulman est celui qui a peur de Dieu, il est pieux, vertueux, modeste, vrai, juste, sincère et altruiste, puisque par sa soumission à Dieu, il veut échanger les biens matériels de ce monde provisoire contre le paradis en respectant les valeurs les plus importantes.
Protestantisme et capitalisme : la théorie de Max ...
Lorsqu'il est question d'étudier les liens entre religion et argent, un nom vient tout de suite à l'esprit : Max Weber. Son ouvrage, paru en 1905, L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, est peut-être l'œuvre traitant des liens entre religion et finance qui a fait couler le plus d'encre, en Occident du moins, par ses côtés polémiques mais aussi parce qu'il est l'un des textes fondateurs de la sociologie moderne. Vieux de plus de cent ans, réédité de nombreuses fois, traduit en de multiples langues, ce texte peut être considéré comme un objet d'histoire et la théorie qu'il contient doit être mise dans son contexte. Autrement dit, la question ici n'est pas tant de savoir si Max Weber a tort ou raison mais de comprendre pourquoi il énonce un rapport de cause à conséquence entre protestantisme et capitalisme en Allemagne, à l'aube du XXe siècle, et comment il le fait, c'est-à-dire sur quelle base, sur quels documents et avec quelles idées préconçues. La thèse de Weber, dans sa formulation la plus caricaturale, dit ceci : le protestantisme ou le calvinisme est à l'origine de l'essor du capitalisme (capitalisme entendu généralement avant tout comme progrès et croissance économique). Pour commencer, nous allons nuancer cette formulation caricaturale en reprenant les écrits de Max Weber et les commentateurs de son œuvre. Dans un deuxième temps, nous chercherons à situer le travail de Max Weber dans son contexte et à comprendre les questions qu'il se pose. En troisième lieu, nous verrons comment il construit son raisonnement. Enfin, dans la dernière partie, nous traiterons des critiques faites à la thèse de L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme.
Les finances des habous et des zaouias
Le habous qui peut également être appelé waqf, est une institution juridique qui trouve son origine dans l'une des paroles du prophète Mohammad. Cette dernière rapporte une directive prévoyant l'immobilisation d'un fonds de sorte qu'il ne soit ni donné, ni vendu, et que ses revenus reviennent à l'aumône. En arabe, la racine H B S : habbasa signifie : immobiliser, emprisonner (la racine W Q F pour waqf a une signification approchante). Créer un habous c'est donc rendre inaliénable un bien suivant les règles de la loi islamique, pour en attribuer le revenu à une œuvre. Autrement dit, il s'agit d'extraire un bien hors de la sphère du commerce, à l'abri de toute aliénation pour qu'il serve l'intérêt général.
Les enjeux de la finance islamique contemporaine :...
Les banques traditionnelles, qui fonctionnent avec une philosophie morale dite capitaliste ne sont pas toujours adaptées aux principes fondamentaux et à la moralité économique de l'Islam qui interdit le profit ou intérêt (ribâ) prohibé par la shar'ia. Avec l'essor de l'islam politique depuis les années 1960, plusieurs pays ont donc choisi d'intégrer dans leurs systèmes économiques des banques islamiques se référant aux règles shariatiques, soit par conviction religieuse soit par conviction économique, afin d'attirer plus de fonds appartenant à des bailleurs venus de pays majoritairement musulmans. Les racines et les principes de la finance islamique sont aussi vieux que la religion elle-même. En effet, la jurisprudence des transactions (Fiqh Al Moamalat) constitue depuis des siècles un cadre structurant, déterminant toutes les transactions financières des musulmans. Cette discipline a produit une terminologie spécifique qu'on va analyser ici.
Être riche et chrétien. Les associations catholiqu...
Dans ce cours, nous nous intéressons à l'histoire des patrons et cadres qui se sont engagés dans des associations professionnelles catholiques visant à défendre leur identité à la fois religieuse et professionnelle. Nous chercherons à examiner cet engagement et à décrire la manière dont ces hommes ont géré la tension entre l'idéal chrétien de pauvreté et des activités professionnelles qui impliquent l'accumulation de richesses et des pratiques parfois violentes à l'égard du personnel qu'ils dirigent (salaire, législation du travail, licenciement, recrutement).
Théories et pratiques de l'argent en religions
Composé de : « Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent » : brève histoire de la réception de Mt 6,24 - Michel Grandjean (Université de Genève) L'argent dans l'islam - Abdelkrim Madoun (Université Ibn Zohr Agadir) Les Juifs et l'argent en Allemagne aux XVIIe-XVIIIe siècles : théories et pratiques de la figure du « Juif usurier » - Rachel Renault (Le Mans Université) Les revenus de l'Église maronite dans le vilayet de Sidon à la fin du XVIIIe s. - Karam Rizk & Grace Younès (Université du Saint Esprit de Kaslik)Les finances des habous et des zaouias - Mohamed El Mazouni (Université Ibn Zohr Agadir)
Le financement public du culte musulman en Europe
Durant la seconde moitié du XXe siècle, des populations de confession musulmane se sont installées dans les pays d'Europe occidentale. Ce qui était à l'origine une immigration imaginée comme temporaire et essentiellement masculine s'est mué en une installation durable des familles. Ces populations ont créé des lieux de culte, dont elles ont confié le rôle d'animateurs parfois à des personnalités issues de leurs communautés mais le plus souvent à des imams venus à leur tour de l'étranger et pas nécessairement de leur pays d'origine. Progressivement, les autorités politiques des différents pays concernés par l'immigration musulmane se sont penchées sur la question de l'organisation et du financement du culte islamique. En effet, dans la quasi-totalité des pays européens, il existe des mécanismes de financement public en faveur de certaines communautés confessionnelles. Ces mécanismes sont variés, et inscrits dans l'histoire nationale de chaque pays. La façon dont l'islam peut y être intégré est l'objet de débats et d'initiatives dans tous les pays où existe une communauté musulmane. L'attention dont fait l'objet le culte islamique s'est renforcée depuis quelques années en raison de préoccupations liées au terrorisme islamiste.
Les revenus de l'Église maronite dans le vilayet d...
Cette étude s'intéresse à la question des revenus de l’Église maronite et aux contingences du temps à travers l'exemple du vilayet de Sidon à la fin du XVIIIe s. Comment, dans une époque marquée par les troubles politiques et le début de l'émigration maronite, le clergé organise-t-il le paiement des redevances du culte ?Cette monographie étudie la ville de Sidon en tant qu'à la fois siège du pachalik qui prend son nom, échelle indiquée pour l'échange international, lieu de fixation des conflits régionaux et coloniaux, diocèse maronite dont la superficie coïncide avec celle du vilayet et dont les fidèles payent des redevances pour l'entretien de leur culte.
Les Juifs et l'argent en Allemagne aux XVIIe-XVIII...
En 1850, dans la Guerre des Paysans en Allemagne lorsqu'il évoque la révolte paysanne du Bundschuh en Alsace en 1493, Friedrich Engels écrit que :
"Les conjurés demandaient le pillage et l'extermination (Ausrottung) des Juifs, dont l'usure pressurait déjà, à cette époque, comme aujourd'hui encore, les paysans alsaciens." Pourtant, quarante ans plus tard, dans une longue lettre au banquier viennois Isidor Ehrenfreund, Engels adopte une position extrêmement claire qui condamne sans la moindre ambiguïté l'antisémitisme comme « la marque d'une culture arriérée », en rappelant que les Juifs sont nombreux dans le prolétariat et que le mouvement ouvrier doit presque tout aux Juifs. Quelques années auparavant, en 1844, Karl Marx publiait Sur la question juive, un texte également ambigu, et dont l'interprétation fait encore largement débat. Il y utilise le terme d'« émancipation » dans son sens conventionnel, pour faire référence à la citoyenneté moderne en général, et à l'acquisition par les Juifs de la citoyenneté en particulier. Mais cette « émancipation » désigne également une forme plus large de libération : libération de toute l'humanité vis-à-vis d'une économie de marché oppressive, libération des relations liées à la propriété privée, et du commerce. Or, Marx utilise parallèlement le terme allemand qui désigne à la fois les Juifs et le judaïsme (Judentum) comme un synonyme de « commerce ». L'émancipation des Juifs (au sens de Jewish emancipation – c'est-à-dire l'accession des Juifs à la citoyenneté) est dans le même temps l'émancipation from Judaism, au sens d'une libération « du judaïsme », qui équivaut aussi à une libération du (au sens de : « par rapport au ») commerce. Les trois sont presque indissociables dans son argumentation.