L'émir Fakhr al-Din (1572-1635) est une figure majeure de l'histoire de la partie orientale de la Méditerranée au XVIIe siècle. Au sein de l'Empire ottoman, divisé en vilayets eux-mêmes subdivisés en sandjaks , il parvient à instaurer une entité proto-étatique puissante, englobant ce qui deviendra le Liban (au XXe siècle) ainsi que certaines régions environnantes. Il profite des guerres de l'Empire ottoman pour élargir son pouvoir et organiser les structures administratives qui lui sont nécessaires. Le règne de l'émir s'étend sur une longue période mais les historiens ne disposent pas d'écrits signés de sa main ( décrets ou correspondance), susceptibles de livrer la conception du pouvoir selon Fakhr al-Din.
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Politique, religions et constructions étatiques (X...
Après la disparition de l’Empire romain d’Occident et l’affaiblissement de l’Empire romain d’Orient, l’espace méditerranéen est le lieu d’élaboration de nouveaux rapports à l’origine des constructions étatiques. C'est pourquoi, les auteurs de cette ressource présentent les théories du pouvoir (les premières théories médiévales de l'Etat en Castille et en France, les Almohades et la théorie du pouvoir durant le mandat de Fakhr-al-Din), les institutions politico-religieuses (l'évolution des monarchies française et anglaise, les institutions politiques et religieuses sous les Saadiens, à Genève au XVIe siècle et l'émirat des Chéhab), puis les pratiques du pouvoir (le royaume de Germanie, Les Zawiyas comme force politique centrifuge au Maroc, l'effondrement de l'émirat, l'anarchie et les formes supplétives de gouvernement, les pratiques politiques en Europe après la rupture de la Réforme).
De nombreuses références bibliographiques, des références biographiques et un glossaire sont proposés en complément du cours.
L'effondrement de l'émirat, l'anarchie et les form...
L'effondrement de l'émirat des Chéhab, lié à la crise égypto-ottomane et à l'action des Puissances européennes en Orient, ouvre une longue période d'instabilité au Mont-Liban. Les Ottomans essayent de prévenir tout changements susceptibles d'être inconciliable avec leurs intérêts. Les accords politiques sont ponctués par des guerres internes et des mouvements paysans exprimant des revendications sociales. Les divisions resurgissent.
La théorie du pouvoir durant le mandat de Fakhr-al...
L'émir Fakhr al-Din (1572-1635) est une figure majeure de l'histoire de la partie orientale de la Méditerranée au XVIIe siècle. Au sein de l'Empire ottoman, divisé en vilayets eux-mêmes subdivisés en sandjaks , il parvient à instaurer une entité proto-étatique puissante, englobant ce qui deviendra le Liban (au XXe siècle) ainsi que certaines régions environnantes. Il profite des guerres de l'Empire ottoman pour élargir son pouvoir et organiser les structures administratives qui lui sont nécessaires. Le règne de l'émir s'étend sur une longue période mais les historiens ne disposent pas d'écrits signés de sa main ( décrets ou correspondance), susceptibles de livrer la conception du pouvoir selon Fakhr al-Din.
Les pratiques politiques en Europe après la ruptur...
La religion est omniprésente dans les sociétés de l'Europe continentale, au XVIe siècles. Mais elle n'est en aucun cas, comme elle l'est devenue en Occident, une affaire strictement privée, voire confidentielle. La relation avec Dieu est alors au cœur de la conscience individuelle, mais aussi de la conscience collective. Elle détermine toutes les modalités et les finalités de l'existence. Ce qui donne son identité à l'Europe d'alors, c'est la conscience de former l'orbis christianus, le 'monde chrétien", dont chacun pense qu'il a vocation à l'universalité, et dont personne n'envisage qu'il puisse être divisé. Son intégrité est garantie par la Papauté, mais aussi par les souverains, qui tous, lors de leur sacre, jurent solennellement de défendre et de protégé l'Eglise, et qui se sentent responsable du "salut éternel" de leurs sujets.
Les Zawiyas comme force politique centrifuge au Ma...
L'occupation des côtes marocaines par les chrétiens, espagnols et portugais, est événement dont le retentissement est profondément ressenti par tous les habitants. La conquête, amorcée à Ceuta en 1415, a pour cause le désir de monopoliser le commerce des épices, de l'or et des esclaves, longtemps détenu par les marchands musulmans, mais aussi, pour certains, l'ambition d'étendre le "royaume du Christ" et de " libérer la Chrétienté de la menace de l'Islam".
L'Empire inachevé. Le royaume de Germanie, d'Otton...
La naissance du royaume résulte d'une volonté commune des princes de l'ancien royaume carolingien de Francie Orientale de se doter d'un roi. Né en 888 avec l'élection d'Arnulf, issu de la prestigieuse famille descendante de Charlemagne, il est d'emblée conçu en continuité avec le pouvoir carolingien. Les élections successives de 899, 911 et 919 contribuent à déterminer la nature de la royauté germanique : une autorité née d'un consensus, celui des grandes familles dirigeantes qui choisissent d'unir les ensembles qu'elles contrôlent sous la domination d'un souverain unique, garantie de la légitimité d'un pouvoir qu'elles n'exercent que par la délégation.
L'évolution des monarchies française et anglaise v...
Les monarchies françaises et anglaise sont de "droit divin". Le roi est désigné par Dieu pour exercer le gouvernement du royaume. En France, sa légitimité est confirmée par le sacre dans la cathédrale de Reims, en Angleterre par le couronnement en l'abbaye de Westminster. Les plus hauts dignitaires ecclésiastiques attribuent ainsi au souverain un surcroît d'autorité. Celui-ci fait, en retour, le serment de défendre l'Eglise. Cette alliance ne se dément pas au cours de la période étudiée. Même dans les moments difficiles, par exemple les crises successorales, les clercs dans leur ensemble soutiennent et exaltent l'autorité monarchique.
Les Almohades : une théorie du pouvoir spécifique ...
Le Maroc contemporain a été lieu d'établissement de structures proto-étatiques ou étatiques à l'époque médiévale, correspondant aux premiers siècles de l'hégire. Le terme Dawla, traduit aujourd'hui par "État", signifiait davantage "dynastie". Divers régimes se sont succédés : les Idrissides, les émirats indépendants, les Almoravides et les Almohades. Cette variété ne doit pas voiler une constante : l'importance de la base confessionnelle musulmane.
Changement confessionnel et accès à l'indépendance...
Le 21 mai 1536, l'assemblée des Citoyens de la ville de Genève accepte de se convertir à la Réforme mettant ainsi un terme au processus d'indépendance politique et religieuse entamé au début du XVIe siècle. Depuis 1517, les nouvelles idées réformées inspirées par Luther se répandent à travers le Saint Empire romain germanique gagnant peu à peu le reste de l'Europe. Sous l'influence de différents prédicateurs, les principes luthériens se diversifient et donnent naissance à des courants théologiques variés. À Genève, ce sont les idées de Guillaume Farel et de Jean Calvin qui influencent les nouvelles pratiques religieuses. Pour les Genevois, le changement confessionnel entérine la scission d'avec l'Église catholique romaine et coïncide avec la fin de la dépendance politique de la cité envers le prince-évêque et le duché de Savoie.
Les institutions politiques et religieuses sous le...
L'émergence du mouvement saadien, au début du XVIe siècle, constitue un moment remarquable pour les historiens dans la mesure où ils peuvent fonder leurs recherches sur des sources écrites de plus en plus abondantes, marocaines mais aussi portugaises et hollandaises. Ce fait n'est pas fortuit, il résulte d'une volonté affirmée des Saadiens eux-mêmes : élaborer une historiographie comme idéologie et support politique afin de légitimer leur mouvement, initialement considéré par leurs adversaires comme une rebelle au makhzen, ce pouvoir central spécifique de la tradition marocaine, lié à la rupture des relations avec le califat abbasside par les Almohades et doté d'une base tribale. L'établissement du pouvoir des Saadiens marque un tournant dans l'histoire du Maroc.
Quelques doctrines politiques dans la pensée de la...
- Introduction
- Martin Luther : l'exigence de l'obéissance au prince
- Jean Calvin, ou la porte entrouverte à la résistance politique
La Réforme religieuse est l'événement le plus important de l'histoire européenne du XVIe siècle : si la notion même de réforme est très ancienne, et que de nombreuses voix s'étaient fait entendre dans les derniers siècles du Moyen Age pour appeler à une réforme de l'Eglise, dans sa tête (la hiérarchie, la papauté) et dans ses membres (les fidèles), la Réforme lancée par Martin Luther en Allemagne, par Huldrych Zwingli en Suisse, par Jean Calvin à Genève va contribuer à redessiner la carte de l'Europe, séparée dès la seconde moitié du XVIe siècle en deux fronts confessionnels.