Que faut-il entendre par nord et sud de la Gaule ? En 2003, la revue Gallia présente un numéro consacré aux "Cultes et sanctuaires en France à l'Âge du Fer". Dans l'introduction, P. Arcelin et J-L. Brunaux rappellent que le découpage opéré, à savoir la France divisé en 5 zones, correspond à la dynamique actuelle de la recherche française pour l'Âge du Fer. C'est dans le nord de la France qu'a eu lieu au cours des années 1970 et 1980, la découverte des premiers grands sanctuaires qui a bouleversé la vision que les historiens et archéologues avaient de la religion des Gaulois et c'est dans le sud de la Gaule qu'ont été découvertes au XIXe siècle des statues et des éléments de protiques qui ont permis de mieux connaître les diverses pratiques religieuses de ces peuples.
Disciplines
Honorer les dieux
Durant l’Antiquité, la Méditerranée et ses rives sont un espace particulièrement dynamique pour les déplacements humains, les échanges commerciaux et culturels, les conflits militaires et politiques. Les cultes sont inscrits dans cette équation. Le plus souvent, ils ne sont pas au cœur des enjeux de pouvoir, mais ils ne sont pas non plus absents. Les traces laissées par l’archéologie ou les sources écrites révèlent de multiples formes de création, d’adaptation et de récupération de références ou de pratiques religieuses. Loin de toute perspective téléologique, les chercheurs du réseau HEMED ont cherché à penser ce moment particulier de l’histoire religieuse à partir de trois thématiques : espaces du sacré ; mutations religieuses ; articulation entre religions et pouvoirs.
Des dieux poliades aux dieux des nations
On entend généralement par "divinité poliade" la divinité protectrice d'une cité antique. Cependant, pour ce qui concerne l'idée elle-même de "divinité poliade", "protectrice de la cité", il est utile de faire un petit sondage. L'appellation polias est propre à la seule Athéna, à Athènes bien sûr mais aussi en Arcadie et à Spartes, en Argolide, en Epire, en Eubée, à Théra, à Ios, à Rhodes, à Imbros, à Pergame (culte important) et dans différentes cités d'Asie Mineure et de Grande Grèce. Zeus, lui, est fréquemment qualifié de Polieus en Attique, à Rhodes, à Théra, à Cos, en Asie Mineure, en Grande Grèce, comme Sarapis l'est parfais aussi, en Égypte. On retrouve une Athéna Poliouchos ("soutien de la cité") à Spartes, et peut-être aussi à Athènes, une Aphrodite Poliouchos en Epire, un Zeus Poliouchos à Antioche.
Les cultes dans l'Afrique du Nord antique
A la fin de la préhistoire, des populations s'installent dans la partie nord du continent africain. La diversité des groupes contribue à l'apparition de plusieurs divinités majeures. Plus tard, les influences phénicienne, grecque et romaine sont à l'origine de la mutation des dieux africains et de leurs rites jusqu'à la fin de l'Antiquité. Des études récentes portant sur l'histoire de la religion nord-africaine ont mis en évidence la pluralité des dieux antiques honorés dans cette région, qualifiée de Libye par les auteurs grecs, ainsi que l'évolution permanente des cultes et des rites pratiques par les habitants.
Le phénix comme symbole universel de mort et de re...
Le phénix est un oiseau légendaire. Les récits antiques, principalement ceux de Hérodote et de Pline évoquent sa résurrection après sa mort sur un bûcher d'aromates au terme d'un laps de temps qui peut varier. La légende du phénix vient probablement d'Orient. Elle aurait été incorporée au culte égyptien par les prêtres d'Heliopolis. Mais c'est dans le monde grec que l'oiseau, sous son nom de phénix, est le mieux connu. Pour ces Pères de l'Église chrétienne, le phénix est véritablement un symbole du Christ, souvent interprété par analogie avec la résurrection et la survie de l'âme. Les sources arabes du Moyen Age, musulmanes comme chrétiennes, évoquent un oiseau fabuleux, brulé et ressuscité, portant des noms divers : le 'Anka', le Phokays ou même le Phakannas.
Entre maison, synagogue et temple : Jésus et la po...
Probablement rédigé aux alentours des années 65-70 du Ier siècle, l'Évangile de Marc est généralement reconnu comme l'évangile le plus ancien parvenu jusqu'à nous. Il est également le deuxième des quatre évangiles retenus dans le canon du Nouveau Testament : le premier et le troisième étant respectivement ceux de Matthieu et de Luc, avec lesquels il forme le groupe des évangiles dits synoptiques, et le dernier celui de Jean. Comme plusieurs chercheurs n'ont manqué de le souligner, le texte de Marc montre un très vif intérêt pour la représentation spatiale de l'activité itinérante de Jésus.
Anciens dieux, nouveaux cultes en Gaule romaine
Le long processus de transformations, qui conduit les provinciaux à "se sentir Romains", selon l'expression du géographe Strabon, a été jadis analysé en termes d'assimilation/ résistance(s). Aujourd'hui, le dialogue entre les traditions locales et la culture romaine, si tant est que celle-ci puisse être définie comme unitaire, est exploré de manière plus féconde, et de nouveaux concepts ont permis d'envisager les aspects multiformes du processus. Parmi ces concepts, celui de romanisation, un temps délaissé pour ceux de métissage et de créolisation, reste aujourd'hui le plus pertinent et le plus clair pour définir non pas un processus d'adoption, par les vaincus, d'un très hypothétique modèle imposé par le vainqueur, mais la synthèse complexe d'élément locaux et d'éléments romains dans sa plein dimension diachronique.
La « fin » de la religion pharaonique
L'idée que la religion de l'Égypte ancienne puisse d'effondrer s'exprime, de manière très littéraire, dans un texte célèbre, mais dont il est délicat d'évaluer la relation exacte qu'il pourrait entretenir avec des événements historiques réels. Il s'agit d'un passage de l'Asklepios, un texte apocalyptique appartenant au corpus hermétique. Cette lamentation développe le thème de la fuite des dieux, quittant leur pays, abandonnant l'Égypte ; elle évoque aussi prophétiquement un changement culturel - des étrangers vont venir en Égypte, une population qui sera dépourvue de l'observance de la religio qui était celle des anciens habitants - conduisant à l'abolition de l'ancienne piété et à l'oubli des cultes. L'Égypte "désertée" par les dieux, l'abandon des cultes, de la perte et de l'oubli, c'est la mort d'une culture en quelque sorte.
Eau et sacré dans le Maghreb antique (époque romai...
Durant l'Antiquité, l'eau est au centre des préoccupations religieuses des Africains du nord : pluies, sources et fleuves sont investis d'une valeur sacrée, valeur d'autant plus grande que le Maghreb antique est avant tout une région peuplée de paysans et de pasteurs pour qui la fertilité des moissons et la fécondité des troupeaux sont les plus précieux des dons divins. Le caractère sacré de ces eaux est rattaché dans leur esprit à la présence tutélaire d'une force à laquelle ils donnent le nom de génie ou de divinité. Ce qui fait que cette eau sacrée reflète un sentiment de crainte d'une réalité surnaturelle qui dépasse leurs connaissances et leurs conceptions.
Le culte d'Apollon et l'idéologie du pouvoir à Rom...
Dès la fin du VIe siècle av.J-C, le dieu grec Apollon est honoré dans les sanctuaires étrusques emporiques à quelques dizaines de kilomètres au nord de Rome, et il semble probable qu'à l'époque des rois étrusques la ville ait connaissance d'un dieu que les Etrusques en pays tyrrhénien assimilaient à l'un de leurs divinités du monde funéraire et souterrain, Suri. Plus tard, en 449 av. J-C, Tit Live (Histoire Romaine, III, 6-11) mentionne la présence d'un Apollinare dans région des Prés Flaminiens, un lieu de culte à ciel ouvert qui pourrait être bien plus ancien. Ensuite, il faut attendre l'année 433 av. J-C. pour avoir le premier témoignage véritablement explicite relatif à la présence d'un lieu de culte officiel du dieu Apollon.
Pouvoir et religion dans l'univers phénico-punique
L'univers phénicien s'étend de la Méditerranée orientale jusqu'aux atlantiques, des cèdres du Liban actuel jusqu'à l'embouchure du fleuve Loukkos devant le site de Lixus situé dans le Nord du Maroc contemporains. Il est impossible de dresser une carte complète de la Phénicie, puisque les limites du territoire ont largement varié au cours des siècles. Naviguant dans le monde, fondant des établissements à cheval sur la terre et la mer, les Phéniciens transmettent pacifiquement leurs connaissances, leurs exploits, et leurs inventions. Quelle est la nature de l'organisation politique et sociale qui caractérise ainsi le monde phénico-punique ? Quels sont les moyens les plus efficaces qui consolident le pouvoir et la puissance phénico-punique ? Et enfin, quels sont les aspects les plus marquants qui conditionnent l'univers phénico-punique sur les plans religieux et culturels ?
Le Christianisme au patriarcat d'Antioche dans l'A...
Antioche, sur l'Oronte, est fondée en 300 av. J-C Par Séleucos Ier Nicator en souvenir de son père Antiochos et devient la capitale du royaume des Séleucides. Elle tombe sous la domination romaine en 64 av. J-C, et reste la capitale de l'Orient jusqu'à la fondation de Constantinople en 330. Elle occupe le troisième rang parmi les villes de l'Antiquité, immédiatement après Rome et Alexandrie. Elle est cosmopolite : Grecs, Syriaques, Juifs et autres vivent ensemble. Elle constitue la plateforme du patriarcat d'Antioche dans la mesure où la géographie ecclésiastique se calque sur le découpage administratif civil. Ainsi le titre de tout l'Orient que portent les patriarches d'Antioche de tous les rites orientaux traduit la juridiction patriarcale sur ces provinces qui regroupent environ 100 évêchés au début du IVe siècle.