Leçon interactive d'histoire de l'éducation physique depuis 1789, composée de 16 Essentiels, de 8 Grandes Leçons et d'une section Etudes et Documents qui présente notamment plus de 300 textes officiels régissant la discipline depuis le milieu du XIXe siècle.
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Les conditions de l'intégration scolaire de la gym...
L'histoire de l'EP française s'est assez peu préoccupée des évènements antérieurs à l'intégration scolaire de la gymnastique en janvier 1880 à l'exception de quelques travaux sur les grandes modifications épistémiques des corps et des savoirs et sur les grands acteurs. On s'accorde à dire que la gymnastique a répondu à la fameuse « orthodoxie scolaire » (Arnaud) sans penser que la discipline scolaire résulte d'évolutions corporelles intéressant tout le champ sociétal. Cette grande leçon envisage donc de prendre le contrepied des options habituellement retenues. Autrement dit, la formation des corps, conduisant à l'élaboration d'une gymnastique particulière, n'a-t-elle pas été à l'origine de l'orthodoxie scolaire en raison des relations étroites tissées entre Ecole, société civile et domaine politique ? De nombreux facteurs jouant sur la transformation des corps ont préparé l'avènement de la gymnastique scolaire. Bref, avant les propositions de Gréard (1867-1868), l'orthodoxie scolaire de la gymnastique a une histoire qu'il convient de raconter.
Plan :
Introduction
I. Les débuts de la gymnastique de formation en France
II. Les débuts d'une prise en compte d'une gymnastique scolaire par l'Etat
III. Premières obligations scolaires de la gymnastique
Conclusion
Le rôle du patronat dans la naissance et le dévelo...
Le patrimoine du sport peut se comprendre comme un des volets de l'ingénierie sociale des entrepreneurs.
Le marquis de Polignac, administrateur de la maison de Champagne Pommery, a poursuivi une réflexion dans ce domaine. Fort de son éducation sportive et des moyens financiers de son entreprise, conscient des réalités sociales de ses ouvriers, il s'est lancé dans la construction d'installations uniques au monde. Offrir à ses employés un cadre rigoureux et agréable pour la pratique naissante des sports en ce début de XXᵉ siècle ; sans oublier la constitution d'un club patronal engagé dans l'institutionnalisation des sports. Cette réussite sera réutilisée et approfondie avec la création d'un Collège d'athlètes, en 1913, toujours sur ses fonds personnels, pour préparer l'élite des corps de la nation à affronter les équipes internationales lors des futurs jeux olympiques de Berlin en 1916. Le marquis de Polignac avait donc comme idéal une société nouvelle, plus saine, plus audacieuse mais aussi, en acceptant les règles du jeu et la loi de l'effort, plus docile.
1914-1939 : La constitution d'un territoire profes...
1914-1939 : La constitution d'un territoire professionnel
Jusqu'en 1914, l'éducation physique scolaire n'était encore guère plus qu'un ensemble hétéroclite d'activités (leçon de gymnastique, promenade du jeudi après-midi, sortie au grand-air, jeux, récréations, préparation militaire et tir, pratique des sports, soins du corps) confiées à des intervenants différents. Elle devient, entre 1914 et 1939, le domaine réservé d'une corporation en devenir. Malgré la résistance des militaires, les prétentions des médecins, et les protestations des dirigeants du mouvement sportif, malgré les querelles politiciennes et les atermoiements du Ministère de l'Instruction publique, l'éducation physique se distingue de la préparation militaire, de la gymnastique médicale et de la pratique associative de la gymnastique et des sports. Les contours d'un territoire professionnel se précisent, sur fond de « guerre des méthodes », d'impératif de redressement national, de mutations socioculturelles, de difficultés économiques et de changements politiques, un processus dont les fondements sont à rechercher dans la Grande Guerre et ses conséquences.
Plan :
Introduction
I. Le Paysage théorique de l'éducation physique : méthodes et « guerre des méthodes »
II. La politique de l'éducation physique et des sports
III. Militaires, médecins, dirigeants sportifs et pédagogues : querelles de territoireConclusion
La sécurité en Education Physique depuis le milieu...
Cette étude aborde le thème de la sécurité en éducation physique depuis les prémices de l'intégration scolaire de cette matière d'enseignement en France.
A partir de l'analyse des documents officiels et des discours qui entourent cette discipline particulière ayant l'éducation du corps pour objet, elle se propose de montrer comment la prise en compte de cet impératif par l'institution et par les enseignants a évolué.
Le dépouillement des archives du plus ancien établissement d'enseignement secondaire de Besançon et des entretiens venant renforcer les recherches pour les vingt dernières années servent des illustrations locales qui complètent, de manière originale, l'histoire plus générale de la sécurité en éducation physique.
Le traitement de cette thématique mobilise deux notions majeures : le danger et le risque. Ainsi, le danger, le plus souvent géré par l'enseignant, pourrait se décliner autour de perspectives collectives ou individuelles. Le risque, quant à lui, se présenterait d'abord comme une contrainte pour le maître avant de s'imposer comme une ressource permettant de déléguer à l'élève une partie de la gestion de sa propre sécurité.
Les formations aux métiers d'enseignants d'éducati...
Faire l'histoire des formations aux métiers d'enseignant d'éducation physique n'est pas chose aisée.
Cette présentation vise à compléter l'Essentiel consacré à cette thématique en livrant quelques grandes idées quant à la compréhension de la trajectoire d'un tel objet. Pour comprendre, il s'agit d'articuler la complexité de l'imbrication des espaces sociaux avec l'existence d'acteurs qui fonctionnent dans cet espace. Ainsi les intervenants reviennent d'abord sur l'espace problématique que constitue l'EP, puis sur les décalages (synchronie et diachronie) qui semblent caractériser les formations aux métiers d'enseignant d'EP. Ils envisagent ensuite l'évolution des publics consommateurs de ces formations.
Les auteurs s'intéressent pour finir au traitement différencié des hommes et des femmes qui participe également de la complexité de cette réalité sociale et historique que sont les formations. Ce cheminement réflexif amène finalement à s'interroger sur la définition de l'EP (au sens étymologique du terme de « dé-finition », de donner une forme, de délimiter).
Le plein air depuis 1850 - Histoire d'une intégrat...
Le plein air depuis 1850 - Histoire d'une intégration scolaire
Depuis le XVIIIᵉ siècle, les finalités et les valeurs du plein air ont évolué. Les rapports entre le système éducatif et ces activités ont, eux aussi, changé. Grand air, plein air, pleine nature constituent les appellations d'une pratique que l'école a intégré avec beaucoup de difficultés. Jugé pas assez sérieux, immoral ou amoral, trop sportif, trop médical, trop libertaire, le plein air a souvent été cantonné aux marges de l'école. Pour autant il n'en est pas exclu : jeux dans la cour de récréation ou promenades préconisés par les Aéristes du XIXᵉ siècle, demi-journée inscrite dans la circulaire de 1925, il faut néanmoins attendre la fin des années 1950 pour que l'école reconnaisse les vertus éducatives des pratiques de plein air devenues de pleine nature ; pour autant les APPN ne représentent encore aujourd'hui que 10% des activités physiques et sportives enseignées en France et ce malgré le « recalage » des programmes de 1996-1998 ou 2000-2001.
Les années 1968-1989. L'individualisme en question
Les années 1968-1989.
L'individualisme en question Que recouvre l'idée de « révolution copernicienne » suggérée par Parlebas en 1967 affirmant un renversement des conceptions pédagogiques ? Peut-on faire un parallèle entre ce changement et la « montée de l'individualisme » repérable au sein de la société ? A partir de ce renversement du point de vue pédagogique, cette leçon étudie comment circulent, entre la société et la profession, les formes de savoirs. En référence à Foucault, nous montrerons que de nouvelles formes d'autorité s'instaurent après mai 68 mettant en avant l'enfant, sans remettre en cause pour autant les normes elles-mêmes. De plus, l'arrivée de modèles corporels plus intimistes questionne l'objet sportif sans toutefois ébranler sa position de référence disciplinaire. Enfin, la modernité qui s'installe autour de l'idée de progrès donne une dimension temporelle à un savoir qui n'est plus à reproduire, mais à construire. N'est-ce pas finalement sur ce dernier point que doit se concevoir cette révolution ?
Aux fondements de l'identité de la culture corpore...
A quel moment peut-on dire que la gymnastique est devenue scolaire ? Bien sûr, la loi George de 1880 instituant l'obligation scolaire de la gymnastique est la réponse la plus facile, mais est-elle la plus convaincante ? Au cours du XIXème siècle, des tentatives d'impositions législatives antérieures (1854 Fortoul, Duruy 1869) ont eu lieu. Or, elles-mêmes sont les conséquences d'idées, de courants et d'actions politiques et culturelles plus ou moins abouties qui ont commencés bien avant. Par ailleurs, la nature des pratiques elles-mêmes pose le souci de l'identité scolaire de cet enseignement. Il faut donc remonter le temps et le questionner de manière idoine ! Dès lors, dans cette présentation nous tenterons resituer de manière plus complexe le phénomène « d'intégration » scolaire à travers quatre parties qui s'échelonnent depuis les préoccupations privées et philosophiques de la gymnastique au XVIIIème siècle pour devenir une réelle préoccupation nationale.
Plan :
Introduction
I. L'émergence d'une idée d'éducation physique nationale au regard du patrimoine culturel hexagona
lII. De nouvelles finalités : une EP patriotique (1789-1795)
III. La possibilité d'une autre éducation corporelle ? (1794-1801)
IV. Les réformes napoléoniennes : retour ou progrès ? (1801-1814)
Conclusion
La mesure de la valeur physique et de la performan...
Les notions de valeur physique et de performance sont indissociables de l'histoire des pratiques corporelles.
Tout d'abord, ce travail apporte des précisions théoriques témoignant d'une évolution de ces deux concepts qui s'entrelacent et se distinguent à la fois.
Cette étude vise à montrer que la mesure trouve une place centrale en éducation physique à travers le passage d'un développement de la valeur physique, plutôt liée à l'accomplissement de soi et au maintien de la santé, puis à un dépassement de soi qui caractérise la performance dans son acceptation actuelle. Si la prise en compte de ces deux termes révèle les rapports que l'éducation physique entretient avec le sport, elle met également au jour le type de citoyen à former en fonction des périodes. En définitive, la scission qui se crée progressivement entre valeur physique et performance depuis le milieu du XIXe siècle alimente la richesse des débats en éducation physique.
Sciences et Education Physique : une tentative de...
L'exposé qui suit - comme d'ailleurs l'ouvrage dont il est inspiré - traite des origines historiques de la « science des mouvements ».
Cette science d'invention française s'est inscrite dans une phase de mise en mouvement des sciences dont la fin du XIXème siècle français - positiviste et industriel - fut le siège exemplaire. Mais ces avancées scientifiques et méthodologiques largement méconnues de la physiologie mécaniste s'offrent aussi comme l'un des plus paradigmatiques efforts de rationalisation scientifique de l'éducation physique auxquels cet art pédagogique ne peut échapper dans les sociétés modernes. Ceci lorsqu'aux différents moments de son histoire les déplacements de ses enjeux (hygiéniques ou techniques, sociopolitiques ou géopolitiques) rencontrent des efforts de rationalisation bien ajustés de ses réformateurs. On s'est attaché à saisir le moment et le sens de cette adéquation.
Offrant à la physiologie et à la médecine du Temps les instruments d'expérience qui leur manquaient la « méthode graphique » de Jules-Etienne Marey permettait de soumettre tous les mouvements des organismes vivants aux exigences des tracés cartésiens. Et donc notamment d'étudier la cinématique et la dynamique de quelques unes des principales fonctions (musculaire, circulatoire, locomotrice …) de l'organisme humain en action. Mais cette même méthode permit aussi à Georges Demenÿ le collaborateur de Marey œuvrant, dans ce laboratoire original annexé au Collège de France, de rechercher les lois qui gouvernent les gestes techniques les plus efficaces de l'Homme ; et ceci dans tous les domaines où la motricité humaine a pu pousser empiriquement ses excellences. Germe alors chez le jeune chercheur l'idée d'un possible perfectionnement de cette « motricité ».
On peut ainsi comprendre cette rencontre concertée du savant et du gymnaste ; d'en souligner les effets très productifs de connaissances tout en dégageant quelques fondements de la discipline universitaire dite « STAPS ».
1914-1939 : La constitution d'un territoire profes...
1914-1939 : La constitution d'un territoire professionnel
Jusqu'en 1914, l'éducation physique scolaire n'était encore guère plus qu'un ensemble hétéroclite d'activités (leçon de gymnastique, promenade du jeudi après-midi, sortie au grand-air, jeux, récréations, préparation militaire et tir, pratique des sports, soins du corps) confiées à des intervenants différents. Elle devient, entre 1914 et 1939, le domaine réservé d'une corporation en devenir. Malgré la résistance des militaires, les prétentions des médecins, et les protestations des dirigeants du mouvement sportif, malgré les querelles politiciennes et les atermoiements du Ministère de l'Instruction publique, l'éducation physique se distingue de la préparation militaire, de la gymnastique médicale et de la pratique associative de la gymnastique et des sports. Les contours d'un territoire professionnel se précisent, sur fond de « guerre des méthodes », d'impératif de redressement national, de mutations socioculturelles, de difficultés économiques et de changements politiques, un processus dont les fondements sont à rechercher dans la Grande Guerre et ses conséquences.
Plan :
Introduction
I. Le Paysage théorique de l'éducation physique : méthodes et « guerre des méthodes »
II. La politique de l'éducation physique et des sports
III. Militaires, médecins, dirigeants sportifs et pédagogues : querelles de territoireConclusion