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Le Multiculturalisme canadien
Université Côte d'Azur

La notion de multiculturalisme en tant qu'idéologie :

Pourquoi considérer le concept de multiculturalisme comme étant une idéologie ? Qu’entendons-nous par idéologie ? Le sens que nous attribuerons ici à cette notion, est relativement simple : il s’agit d’un système d’idée qui façonne et/ou constitue une grille particulière d’interprétation du monde. Ainsi, nous pouvons définir le multiculturalisme en tant que courant de pensée, qui prend son essor dans la fin des années ‘70, soit dans un contexte historique où de nombreux Etats-nations se mirent à adopter une nouvelle gestion des mouvements migratoires, à la suite des chocs pétroliers et des premières crises économiques successives. En tant que courant de pensée, le multiculturalisme ne signale pas simplement que les sociétés sont composées d’individus aux appartenances et aux identités culturelles différentes. C’est un fait historique de n’importe quelle société, ce constat est mis en avant périodiquement, selon comment les pouvoirs publics et les médias s’y intéressent. Le multiculturalisme va au-delà de ce constat, « il prône » la valorisation des identités, leur reconnaissance à l’intérieur des Etats. Dans une optique relativiste, le concept de multiculturalisme, met l’ensemble des cultures au même niveau, sans aucune relation de domination à l’intérieur même d’un pays.

Au niveau empirique, le multiculturalisme devient un fait social dès lors que des groupes s’identifient à des identités autres que celle du pays dans lequel ils résident, et qu’ils revendiquent un statut juridique et social équivalent aux membres de la culture dîtes dominante. Il s’agit d’une revendication sociale qui s’inscrit dans une lutte pour la reconnaissance. Nous pouvons prendre l’exemple des autochtones au Canada, qui se battent pour préserver leur statut social. Ce mouvement, a pour origine l’intériorisation par les membres des groupes aux identités particulières, du regard que la société porte sur eux. C’est aussi parce que la société identifie les individus par rapport à une identité donnée, que ces derniers s’identifient à leur tour à cette identité. Il ne nous faut pas oublier, que les individus se construisent socialement au travers du regard d’autrui, ce qui détermine dans leur évolution leur prise de position ou leur choix d’action sociale. C’est en ne reconnaissant pas les autochtones comme étant canadiens, que ces derniers vont renforcer leur identification à leur histoire, à leurs traditions, à leurs langues…

Concernant l’application des idéaux multiculturalistes et des réponses institutionnelles aux revendications des différents groupes sociaux, les Etats tentent de trouver un juste équilibre entre leurs intérêts et la demande sociale afin d’assurer l’unité des pays et leur cohésion sociale respectives. L’Etat fédéral canadien est actuellement le plus abouti concernant l’application d’une politique multiculturelle. En effet, il a su s’organiser pour gérer son immigration tout en prenant des mesures institutionnelles qui permettent aux nouveaux arrivants de ne pas se sentir exclus en facilitant leur insertion professionnelle, en mettant en place des structures dans lesquelles ils peuvent demander des renseignements pratiques... de cette manière les différentes identités sont reconnues et acceptées. La coexistence entre les différentes communautés est ainsi assurée. De plus, les autorités encouragent la participation à la vie sociale des résidents permanents c'est-à-dire des personnes qui ne sont pas originaires du Canada.

L’enjeu politique du multiculturalisme est de créer de l’unité, un héritage commun à tous les individus qui composent la nation canadienne.

La Géographie du Canada et sa diversité culturelle
Université Côte d'Azur

Cette ressource en ligne est dédiée à la géographie culturelle du Canada. Elle est composée de texte, de cartes animées, de presque une centaine de histogrammes quantifiant les différences régionales, ainsi que d’une trentaine d’entretiens personnalisées avec des spécialistes canadiens. Chaque module est conçu pour être indépendant. La première partie traite des différentes régions du Canada et la deuxième des questions culturelles par région. Les données sources sont tirées du site web de Statistiques Canada et le texte est inspiré par endroits du livre « The Regional Geography of Canada », R.M. Bone (2002), ainsi que du livre de A. Griffith « Policy Arrogance or Innocent Bias : Resetting Citizenship and Multiculturalism (2013).

L'universalité des droits et l'altérité
Université de Bordeaux

En 1983, la France connaît sa première manifestation nationale contre le racisme: la marche des beurs. En 2007, 24 ans après, malgré les intentions, rien n'a changé. La réalité est restée celle d'un véritable « génocide » social : on nie à l'Autre le droit d'exister.

L'incapacité des acteurs de la société à anticiper les réalités de la diversité française a renforcé la peur de l'Autre et intensifié la violence des attitudes discriminatoires : le combat pour l'altérité se poursuit. Il s'agit encore de bousculer les mentalités et de tenter de banaliser une réalité : noir ou arabe, musulman ou chrétien nous sommes tous français.

Les minorités ethniques en Grande-Bretagne
Université Toulouse - Jean Jaurès

Cet entretien informel aborde le thème des minorités ethniques en Grande-Bretagne à l'époque contemporaine.

Il fait remarquer que les résultats de recherches récentes sur les minorités ethniques contredisent certaines idées reçues sur ces populations, notamment dans les domaines de la réussite scolaire et de l'accès à l'emploi.

Il éclaircit notamment ce que le concept de multiculturalisme signifie pour les Britanniques.

Les autochtones du Canada
Université Côte d'Azur

Les autochtones du Canada n’entrent pas dans le cadre du « Multiculturalisme » canadien, car ce dernier est une politique explicite d’immigration et d’intégration de nouveaux arrivants, mais ils font partie de la diversité culturelle du pays.

Les histoires de grandes conquêtes sont toujours heureuses pour les conquérants ; le sort des conquis est moins aventureuse, et la vision des faits est rarement relaté en intégrant les mêmes éléments. L’arrivée des français et anglais aux XVIème et XVIIème siècles a marqué la fin de l’autonomie des autochtones. Les systèmes politiques, militaires, religieux, et judiciaires des nouveaux arrivants ont conjugués leurs forces et domaines d’expertise afin de déposséder les autochtones de leurs terres d’abord, et dans une certaine mesure, de leur identité culturelle. Malgré la « richesse de la complémentarité », les humains vivent la différence de l’autre le plus souvent comme un danger. Face à une minorité différente, le plus simple pour la culture dominante est de chercher à  assurer que l’autre soit « intégré ».

Aujourd’hui, au Canada, il y a trois catégories officielles d’autochtones : les Indiens, les Inuits et les Métis. Les Indiens et les Inuits représentent les premiers peuples à avoir colonisé le Canada. Comme il est résumé par Bone (2002), les scientifiques pensent que les premiers humains à avoir colonisé le Canada arrivèrent de l’Asie par le Détroit de Béring il y a environ 30 à 40 ka. Ils ont pu traverser le détroit à pied à la poursuite de gibier puisque le niveau de la mer était de l’ordre de 100 m plus bas à cause d’une période glaciaire (Wisconsinan). Vers -12 à -18 ka, un corridor libre de glace s’ouvra à l’est des rocheuses et ces premiers chasseurs ont pu migrer vers le sud. La colonisation de l’est de l’Arctique fut beaucoup plus tardive. Cette région fut peuplée vers -5 ka lors du retrait des glaciers par des chasseurs qui avaient développé des techniques de chasse en mer (phoques, baleines, autres mammifères marins…).

Les statistiques sur la localisation des autochtones au Canada aujourd’hui proviennent du site de Statistiques Canada cité en introduction et dans la rubrique Source des Données.