Analyser les groupes nominaux sans déterminants
Voici quelques phrases issues de textes de ce FLOT.
Mer, soleil, sécheresse et cyclone. Nos quatre rythmes. Nos quatre points cardinaux. (A. Devi)
Ville sale et gluante de pluies ! pourrie de pluies ! Ah ! nostalgie de la terre natale de Fama ! (A. Kourouma)
J'écris donc, et en français, langue de l'ancien colonisateur. (A. Djebar)
Ah ! Cette photo ! Je la vis quand par pure curiosité, j'ouvris une grande enveloppe... (A. Makine)
Je vivrai tout ce qui m'attend avec force. (W. Mouawad)
Ludivine emportée. Crâne fracassé à coups de marteau. (W. Mouawad)
Quelques filles et garçons tournent et tournent, sans musique accompagnatrice. (Wei Wei)
Constantine : 26 juin 1995. Crépi ocre des maisons. (Rachid Boudjedra)
Question
Dans les phrases ci-dessus, expliquez l'absence de déterminant dans les groupes nominaux surlignés.
Solution
Mer, soleil, sécheresse et cyclone : ici il s'agit de quatre notations pures, au sein d'une phrase nominale constituant des "mots-phrases".
Ville et nostalgie ont ici le même emploi de dénomination.
En revanche, pluies est ici complément du nom, sans l'article indéfini pluriel après "de".
Langue est apposé au mot "français" et n'est donc pas déterminé.
Curiosité est en emploi prépositionnel, dans une locution quasi lexicalisée.
Force est en emploi prépositionnel, dans une locution quasi lexicalisée.
Ludivine : nous sommes dans une didascalie, à la limite entre l'emploi en étiquetage, et la phrase nominale.
Crâne : même emploi.
Marteau : est ici complément du nom, sans l'article indéfini pluriel après "de".
Musique : en emploi prépositionnel, dans un complément circonstanciel.
Constantine : nom propre.
Crépi ocre : notation pure, en phrase nominale.