Description

Le prosélytisme peut être défini comme une activité qui consiste à exposer sa pensée à autrui en vue de la conduire à l'adopter à son tour. Le but de faire connaître ses convictions est donc de manière générale de convaincre autrui de leur bien-fondé afin d'obtenir son adhésion, adhésion qui, dans le cas d'un prosélytisme religieux, pourrait se traduire en conversion. Si le terme prosélytisme n'était pas péjoratif à l'origine, il a pris dès le milieu du XIXème siècle une nuance dépréciative et polémique, notamment suite aux missions d'évangélisation dans les pays colonisés. Aujourd'hui, le prosélytisme est souvent perçu comme agressif et lié à une forme de contrainte ou même de violence. Pourtant, de nombreuses religions demandent à leurs fidèles de propager leurs croyances et de chercher à convertir de nouveaux adeptes. On peut donc se demander si un droit au prosélytisme fait partie de la liberté de religion et quelles sont les limites d'un tel droit. La liberté de religion est garantie dans un grand nombre de constitutions nationales, ainsi que dans des traités internationaux. Elle fait l'objet de l'article 18 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée en 1948, et de l'article 9 de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH), adoptée en 1950. Juridiquement, il n'y a pas une liberté de religion dont le contenu serait unanimement reconnu, mais de nombreuses interprétations faites par les différentes cours nationales et internationales de ce que protège cette liberté. On s'intéressera ici à la jurisprudence de la Cour européenne de droits de l'homme (CourEDH) qui applique les droits et libertés garantit dans la Convention européenne des droits de l'homme. On verra que bien que la jurisprudence de la CourEDH dessine un droit au prosélytisme, la sphère de protection de ce droit demeure floue et ses limites discutables.


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