Le contexte urbain d'une place est constitué de tous les éléments externes à la place et à ses abords qui jouent un rôle essentiel pour comprendre son aménagement et son fonctionnement en tant qu’espace public urbain. Le contexte urbain d’une place, est fait d’un site et d’une situation qui devront être appréciés à différentes échelles d’analyse. Ces deux éléments sont des facteurs explicatifs du fonctionnement des places et feront l'objet d'un Essentiel (n°3) permettant de mieux comprendre les différents critères d'insertion d'une place dans une ville.
En ce qui concerne les échelles, l’étudiant sera sensibilisé à trois échelles d’analyse dans le cadre de ce module. La première est celle de la place au sein de l’ensemble de l’espace urbain et métropolitain dans lequel elle se situe. La seconde est celle de la place et de son(ses) quartier(s). La troisième se focalisera sur des éléments de contexte encore plus local, notamment le rapport entre la place et les rues environnantes, ouvrant déjà sur des premières considérations de composition urbaine (module sur la composition). Souvent les éléments de contexte urbain sont à leur tour le produit d’une histoire urbaine particulière, fait de choix d’aménagement qui ont caractérisé l’évolution de la ville et des quartiers autour de la place. Un approfondissement sera ainsi dédié à l’histoire urbaine très particulière de la ville de Nice, pour saisir les grandes lignes des choix d’aménagement qui expliquent la structure urbaine dans laquelle s’insèrent les cinq places analysées.
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L'analyse du contexte urbain de la place : fiche T...
Quelques pistes de travail sur le contexte urbain de la place.
La place dans le tissu urbain environnant
L’analyse du tissu urbain autour de la place permet de caractériser le contexte urbain de cette dernière à une échelle encore plus fine. D’autres champs et d’autres réseaux, de portées beaucoup plus locales seront alors mobilisés pour situer la place à cette échelle d’analyse. Le tissu urbain est une métaphore qui fait référence au tissage que l'on retrouve dans le textile ou à la biologie.
Etude de cas 1 : l'analyse du contexte urbain de l...
Le site de la place royale (aujourd’hui place Garibaldi) correspond à un point de passage très restreint (moins de 300 mètres) du lit du Paillon entre la colline du château et celle de Cimiez. Le choix de ce site, apparemment mal aisé pour une place de telle importance relève en revanche d’une situation particulièrement stratégique au sein de l’espace urbain niçois du XVIII siècle, permettant de répondre à plusieurs objectifs d’aménagement urbain.
Essentiel méthodologique : l'analyse multi-échelle...
Le raisonnement multi-échelles ou géographique repose sur la prise en compte de plusieurs niveaux d'échelles. Le terme d'échelle est employé différemment selon qu'elle s'applique à la cartographie ou à l’analyse géographique au sens plus large. En effet, l'échelle cartographique est le rapport entre les distances figurées sur la carte et les distances réelles. Ainsi, 1:50 000 ème signifie 1cm = 500 mètres, et de manière commune, on dit qu’une petite échelle correspond à un vaste territoire et inversement.
Essentiel méthodologique : site et situation d'une...
L’analyse géographique différencie clairement les concepts de « site » et de « situation » dans l’étude des espaces urbains. Ces deux concepts peuvent s’appliquer autant à la ville dans son ensemble qu’à un élément urbain particulier (un quartier, un bâtiment, une place).
Etude de cas 5 : l'analyse du contexte urbain de l...
La place des Mosaïques se trouve au cœur du quartier d’affaires de Nice, le quartier des Arénas, en proximité directe avec l’aéroport international et au bout de la Promenade des Anglais, axe structurant la croissance urbaine du littoral niçois. Le quartier des affaires est un nouveau concept de parc d’activité périphérique à vocation tertiaire et directionnelle, introduit dans les années 1960-70 aux Etats-Unis.
Etude de cas 3 : l’analyse du contexte urbain de l...
Le secteur nord de la ville de Nice s’est développé à partir de la fin du XIXème siècle dans une vallée d’un peu plus d’un kilomètre de large, bornée par la colline de Cimiez à l’est et par les collines du Piol et du Pessicart à l’ouest. Entre le bord de mer (déjà urbanisé à partir du début du XIXème) et les collines de Gairaut et Saint-Pancrace, annonçant au nord les premières pentes du Mont Chauve, cette vallée s’étend su une longueur d’environs 4 kilomètres.
Etude de cas 2 : l'analyse du contexte urbain des ...
Les places Rossetti et Halle aux Herbes s’insèrent dans un ensemble urbain qui constitue le noyau historique de la ville de Nice, communément appelé le Vieux Nice. Même si l’on peut distinguer un quartier plus ancien (le véritable Vieux Nice) et une extension du XVIII siècle (la Villanova) au tissu urbain bien plus régulier, des éléments physiques majeurs (la mer au sud, la colline du château à l’est et le cours du Paillon, actuellement couvert, à l’ouest) permettent de bien délimiter un ensemble urbain unique au sein de la ville actuelle.
La place dans l'espace urbain et métropolitain
Positionner une place dans l’ensemble d’un contexte urbain ou métropolitain signifie la situer par rapport aux éléments clés structurant ces espaces. Une ville et, à une échelle plus vaste, toute une aire métropolitaine sont en effet structurées par un ou plusieurs centres, par une multitude de pôles attractifs ou répulsifs (grand équipement public, concentration commerciale, bord de mer, friche industrielle, quartier paupérisé, etc.) et par des axes principaux (urbains, de transport, etc.).
L’analyse géographique mobilise deux concepts pour caractériser l’action structurante de ces éléments. Le premier est celui de champs, appréhendé comme aire d’action d’un élément donné (aire d’attraction d’un centre, aire de diffusion d’un phénomène, d’une pratique culturelle, etc.).
La place et le quartier
Toute place, « centrale » ou « de quartier », se situe également au sein des composantes surfaciques du territoire urbain qui sont les quartiers. Le quartier, appréhendé comme fraction du territoire urbain ayant une physionomie propre et des traits distinctifs qui lui confèrent unité et individualité (Merlin et Choay 1988) ou comme une forme d’organisation de l’espace et du temps de la ville, un point de contact entre la vie sociale et l’espace urbain fondé sur la proximité, et dont le pouvoir structurant s’affaiblit dans le temps (Lefebvre 1967) est une entité extrêmement difficile à délimiter.
L'analyse des espaces publics - Les places
En dépit des transformations urbaines le plus récentes (métropolisation, périurbanisation, émergence de nouvelles centralités périphériques), l’espace public reste au cœur du fonctionnement de la ville.
Plus particulièrement, dans la ville européenne, la place, symbole de la centralité urbaine traditionnelle, continue à jouer un rôle fondamental dans l’organisation du système des espaces publics.
Le succès ou la défaillance d’une place a des conséquences considérables sur les fortunes ou les malheurs du quartier et parfois même de l’ensemble de la ville dans lesquels elle se situe.
Une analyse multidimensionnelle et multidisciplinaire de l’espace public de la place est ainsi une composante essentielle de la démarche géographique visant à la compréhension du fonctionnement de l’espace urbain.
Elle est également une étape fondamentale de toute démarche d’urbanisme/aménagement visant à produire des préconisations pour le devenir de l’espace urbain.
Une promenade à travers les places de la ville de Nice, nous permettra de visualiser les résultats des analyses nécessaires à la compréhension de l’objet urbain très particulier qui est la place.
Cette ressource est une Grande Leçon en six modules, proposés par Giovani Fusco (Université de Nice Sophia Antipolis). L' auteur vous proposent d’aborder le thème de la place, sous l'angle géographique et historique, et d'évoquer, en guise d'exemple, quelques places phares de Nice.
Découvrez ainsi toute la richesse de cette ressource à travers 6 modules principaux, composés de cours, d'essentiels méthodologiques ainsi que d'approfondissements théoriques, associés à de nombreuses études de cas.
Module 4 : l'analyse des fonctions, des usages et ...
La condition essentielle du fonctionnement d'un espace public est sa fréquentation. Celle-ci est tributaire de l’intérêt qu’elle peut avoir pour la population urbaine et est à la fois parmi les principales causes et conséquences de la présence d'un certain nombre de fonctions. Ce module étudie ainsi les fonctions abritées par la place et leur relation avec les usages (fréquentations) et avec les appropriations de l’espace public. Plus particulièrement la distribution spatiale des fonctions autour d’une place est révélatrice de bien de fonctionnements.
Les différentes fonctions participent d’une manière ou d’une autre à la fréquentation de la place. Ainsi, différentes catégories d’usagers et d’usages peuvent cohabiter. Ces derniers varient selon les moments de la journée, les jours de la semaine voir selon les saisons. Même s’il existe des places plus ou moins spécialisées dans l’accueil d’un certain type de fonctions, le meilleur fonctionnement de l’espace public semble être assuré par une certaine mixité des fonctions abritées. Or, cela n’est pas sans poser des problèmes, car l’ensemble des fonctions et leur répartition dans l’espace peuvent engendrer des synergies et/ou des conflits d'usage.
La notion d’appropriation renvoie par contre aux aspects formels et informels du contrôle de l’espace. Espaces publics, semi-publics et privés concourent à assurer le bon fonctionnement de la place.
Des approfondissements théoriques permettront enfin d’explorer la théorie de l’urbaniste américaine Jane Jacobs sur le rôle des espaces publics dans les fonctionnements urbains et celle du sociologue suisse Michel Bassand sur la transformation métropolitaine des places centrales et sur le jeu d’acteurs qui les caractérise.
Module 6 : le diagnostic systémique de la place
Jusqu'à présent l’analyse des places a été réalisée de manière sectorielle (morphologique, fonctionnelle, perceptive…). Cela a permis de souligner les composantes essentielles des places, de donner des méthodes et des perspectives d’analyse sectorielle afin de mieux appréhender la spécificité de la place en ce qui concerne le point de vue en question. Désormais, il devient nécessaire d’analyser les interrelations entre les différentes composantes de l’objet urbain « place ». Cela sera fait par le biais d’une approche systémique, seule capable d’appréhender le fonctionnement de la place dans sa complexité. L’analyse systémique des places constitue ainsi la première section du présent module.
Guidés par la compréhension du fonctionnement global de la place, nous pourrons alors nourrir un diagnostic ouvrant sur des préconisations stratégiques d’aménagement. La seconde section du module est ainsi dédiée à l’établissement d’un diagnostic de la place, centrée sur l’approche AFOM, mais ancré dans l’analyse systémique précédemment établie.
Dans l’analyse systémique comme dans le diagnostic, les exemples des cinq places niçoises accompagneront le lecteur dans les différentes étapes de la démarche. L’objectif du module est néanmoins de donner une méthode de « diagnostic systémique des places » reproductible à d’autres cas d’études.
Introduction et plan détaillé du cours
La place publique est un objet urbain complexe, susceptible d’être analysés à partir de plusieurs points de vue complémentaires. Comme déjà proposé par d’autres auteurs (Bertrand et Litovski, 1984), les différentes analyses doivent composer un polyptyque structuré selon un ordre préétabli, mais pouvant être regardé selon un ordre libre.
Le support du site web, son interface de navigation et la structuration de la ressource en hypertexte sont particulièrement aptes à cette lecture libre, articulant composantes théoriques et études de cas.
BIbliographie sur les places
Un certain nombre d'ouvrages utilisés pour construire ce cours sur les places.
Module 1 : L'analyse du contexte historique de la ...
Onjectifs de ce module 1 :
Ce premier module propose un cadrage historique du sujet du cours et présente les cas d’études qui fourniront l’objet des analyses successives. Il sera ainsi montré quel a été le rôle de la place, à des époques caractéristiques de l’histoire urbaine européenne. Sept périodes clés sont ciblés, permettant d’appréhender l’évolution au cours du temps de la conception des places : le forum dans la ville romaine, les places dans le second Moyen-âge, la place de la Renaissance, la place baroque et néo-classique, la place haussmannienne du XIX siècle et enfin la place dans l'urbanisme de dalle des Trente Glorieuses.
Une dernière section de texte est dédiée à la sélection des cinq places emblématiques de la ville de Nice qui constitueront les cas d’étude de nos analyses. Le module se conclue par une fiche TD, guidant l’étudiant dans l’analyse du contexte historique de la place de son choix.
Les sections dédiées aux cinq places niçoises situent chaque cas d’étude dans le contexte historique de sa conception et présentent les principales évolutions qu’il a subit au cours du temps.
Module 5 : l'analyse de la perception de la place
Pendant longtemps, l’analyse géographique des espaces urbains s’est centrée sur les actions des sociétés dans l’espace, à travers les aménagements, les fonctions, les pratiques. Depuis les années 1960 et les travaux novateurs de K. Lynch, elle s’intéresse également aux perceptions et aux représentations, c’est-à-dire aux images du monde construites par les habitants dans leur pratique quotidienne des espaces. L’expression spatiale des phénomènes culturels, par exemple le rôle des différentes identités sociales et culturelles dans la création des quartiers urbains, ou encore la distinction profane / sacré de certains lieux urbains dans certains pays, et inversement, la lecture culturelle de formes spatiales comme les paysages ou les imaginaires géographiques, sont désormais des domaines bien explorés. C’est dans ce cadre que se situe ce module.
« Toute démarche humaine repose sur des représentations, c'est à dire des images de la réalité. Celle-ci ne peut jamais être atteinte directement et sa saisie est toujours partielle. Elle dépend à la fois de l'objet perçu et de celui qui le perçoit, de ce qu'il est, de son idéologie, de son environnement, c'est à dire de ses valeurs (idées ou principes auxquels on tient et souvent partagés ou influencés par le/les groupes auxquels on appartient) » selon B. Mérenne Schoumaker (2002, p.83). Ainsi la perception de l'espace urbain est différente selon le ou les usagers ou le ou les analystes.
La perception de l'espace est un élément déterminant dans la caractérisation des espaces publics. En effet, l’ensemble des éléments de représentation spatiale des espaces publics urbains sont nombreux et divers : images visuelles d’abord, mais également valeurs, symboles, sensations, impressions, odeurs, etc. ; et ils interagissent tous avec d’autres aspects de l’espace public : fonctions, usages, fréquentations, composition, etc. La qualification des espaces publics est donc tout autant le fruit de la réalité que de la perception qu’en est faite. Certes, les images, les valeurs, les symboles attribués aux espaces publics urbains varient suivant qui les fréquente, à partir de quel lieu, en quelles compagnies, avec quelles connaissances, etc. Mais ces représentations, si elles sont fondamentales, n’en sont pas moins extrêmement difficiles à saisir et à comprendre pour deux raisons. D’une part, les perceptions reposent sur des critères d'appréciation ou de répulsion subjectifs, qui relèvent bien souvent des idéologies, des histoires personnelles, voire de la psychologie, et qui sont donc difficiles à évaluer, surtout pour un géographe ou un urbaniste. D’autre part, elles s’inscrivent souvent dans la diversité de l’individu, et les confrontations de représentations spatiales mènent parfois difficilement à la mise en évidence des points communs. Pourtant, des outils, conceptuels et théoriques, existent et peuvent nous guider dans la compréhension des perceptions de l’espace urbain.
Ce module a pour objectif de montrer de quelles façons un individu ou un professionnel de l'espace se représente la place dans le paysage urbain et quels outils peuvent être utilisés pour analyser ces représentations.
Module 3 : l'analyse de la composition d'une place
Après avoir vu l'insertion de la place dans le tissu urbain (Module sur le contexte), les analyses du présent module permettent d'appréhender plus précisément les caractéristiques propres de la place publique en tant qu’espace en soi. L’objet d’analyse sera ainsi uniquement le périmètre de la place et les bâtiments qui la bordent.
L’étude de la composition de la place constitue le cœur de l’approche architecturale de l’espace public. Dans ce qui suit, la composition de la place sera conçue comme l’élément de conjonction entre la composition architecturale des bâtiments qui la bordent et la composition urbaine du plus vaste espace dans lequel elle se situe (cfr. module sur le contexte). Même si toutes les places n’ont pas fait l’objet d’une composition unitaire de la part d’un seul concepteur (comme la place St-Pierre à Rome de la part du Bernin ou la place du Capitole de la part de Michel-Ange), on peut parler d’une composition globale de la place, issue de l’intervention collective et échelonnée dans le temps des concepteurs des différents physiques éléments concourant à la conception de la place. P. Pinon (1992) parle également de la différence entre une composition volontaire (même si partielle) d’un fragment urbain et une composition de fait, résultante d’interventions individuelles qui n’avaient pas pour but une action compositive. La notion de composition renvoie précisément à l’articulation entre des parties et un tout (ici la place) cohérent, global et qui acquiert de ce fait un sens qui lui est propre. Plusieurs éléments concourent ainsi à la composition d’une place : l’architecture des bâtiments, le rapport entre espaces pleins et espaces vides, le traitement des espaces ouverts, les éléments du mobilier urbain, etc. Schématiquement, l’analyse de la composition se structure ainsi en trois sections, selon une logique allant du général au particulier.