Description

Les deux premiers textes énumèrent des événements chronologiquement ordonnés sans pour autant constituer des récits ; c'est plutôt une chronique imaginaire (voir Grammaire Textuelle §3.1.1.2. et §4.1.2), une utopie. Cette reconstruction du mode de vie des premiers hommes est exposée en faisant appel à des rapports de cause à effet, donc à des expressions ou des énoncés de type explicatif. Le premier texte est de Démocrite. Sa philosophie matérialiste et athée le conduit à rejeter les explications mythiques traditionnelles comme celles que formule Hésiode dans la Théogonie , et à développer une utopie raisonnée à partir de probabilités dont le point de départ est la nature animale de l'homme. Cette page aura un grand succès dès l'Antiquité : elle est imitée par Lucrèce dans le De natura rerum, par l'historien Diodore de Sicile, et Platon s'en est peut-être inspiré dans le mythe de la création de l'homme qu'il prête à Protagoras. Dans le second texte, Diodore, historien grec du premier siècle avant notre ère qui vivait à Rome et qui a composé une histoire universelle, s'inspire, dans les premières pages de son œuvre, du texte de Démocrite et le réécrit assez fidèlement. La page d'Isocrate, qui est une réflexion sur les vertus de la parole comme instrument de progrès pour l'humanité, est très représentative de sa conception du pouvoir de la parole, et de la raison qui s'exprime à travers elle (le mot logos a les deux sens), pour organiser toutes les activités humaines, pour argumenter et persuader, tant au tribunal qu'à l'assemblée du peuple, et pour créer tous les savoirs. Ce texte utilise le même procédé d'association de segments de textes explicatifs dans un texte d'organisation dominante énumérative.


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