Les thèmes de l'immortalité de l'âme et de la résurrection des morts remontent à des millénaires. Présents dans l'Orient ancien, ils se développent de manière progressive dans la pensée juive et prennent tout leur sens dans la théologie chrétienne. Mais ces croyances se sont-elles opposées ou complétées ? L'histoire des origines de ces deux traditions et leurs évolutions au fil de l'histoire apportent de nombreux éléments de réponse que Patrice Cambronne nous expose lors de cette rencontre.
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Le suicide
Conférence publique sur le suicide et ses raisons, revenant sur grand nombre d'idées reçues. Le mot suicide a été introduit par un prêtre au 18ème siècle pour contrebalancer un mot trop fort homicide. La mortalité en France a baissé de 40% sauf le suicide qui n'a baissé que de 20%. 3 suicidés sur 4 sont des hommes plutôt âgés en milieu rural qui utilisent des méthodes très violentes comme la pendaison et l'arme à feu. Le suicide chez le sujet jeune est aussi un souci de santé publique. 20 % des accidents de la route sont en fait des suicides non reconnus. Le portrait robot du suicidant en revanche est féminin, vit en milieu urbain et est âgé de moins de 40 ans. La méthode utilisée est essentiellement l'intoxication par psychotropes. En situation de survie, le suicide est rare.
La mort comme fondation des sociétés humaines
Les attitudes fondamentales des hommes et des cultures à l'égard de la mort se modifient dans l'histoire. Source de grands mythes et de croyances (immortalité, résurrection...) à l'époque pré-moderne, la mort perd, avec la rationalité et l'individualisme, tout fondement réel. L'homme la nie et la rejette devenant se faisant un individu a-mortel. Cette crise contemporaine de la mort qui s'intensifie avec les guerres mondiales du XX° siècle, guerres de sacrifice et guerres-massacre, est une cause du mal être de notre société : la mort est devenue inhumaine.
Images de la mort dans la B.D. et la peinture
A une époque où la mort est devenue une « valeur marchande » pour les médias et où l'intérêt pour le fait divers se fait toujours plus vif, Pierre Christin offre de nous donner un aperçu de la représentation visuelle de la mort dans l'art pictural et photographique et dans la bande dessinée.
Occultée parfois, crainte le plus souvent, la mort est un thème récurrent dans l'art et sa représentation évolue en même temps que les croyances et les sociétés.
Tantôt prise sur le vif comme le permet l'instantané de la photographie, tantôt suggérée par une tonalité, un objet, un sentiment, les procédés narratifs pour représenter le mystère de la mort sont très nombreux : académique (la crucifixion, le cadavre), grotesque, surréaliste. En suscitant des sentiments de peur, de terreur, d'inquiétude chaque représentation permet de pousser la réflexion, d'éduquer, de ramener au souvenir.
Cette réalité de la mort disparait dans la bande dessinée où elle prend l'aspect d'un leurre et est très souvent associée à la disparition ou à la chute d'un personnage. Cette distinction est due principalement comme l'explique Pierre Christin au caractère continu de la bande dessinée. Il est en effet délicat de faire passer dans l'au-delà le personnage d'une série en cours, la disparation permet donc si nécessaire de le « ressusciter ».
Les rites funéraires à Wallis (Polynésie occidenta...
Territoire d'outre-mer fier des ses particularités, Wallis est un territoire de paradoxe où chaque fait social oscille entre tradition et modernité. L'organisation des cérémonies funéraires est très significative de cette continuité des pratiques et représentations de la société ancienne. Avec la christianisation, on aurait pu croire que les rites très anciens allaient disparaitre ou perdre de leur importance mais ils furent en réalité « intégrés » aux coutumes catholiques. La cérémonie du kava, rite de passage à l'état d'ancêtre, a aujourd'hui lieu en présence d'un prêtre. Wallis forme ainsi un exemple rare de coexistence, de superposition entre rites païens et rites chrétiens.
« Sermon sur la mort ou continuité de la vie » de ...
Dans le cadre du cycle de conférence organisé autour du thème de la mort, Gilbert Tiberghien nous propose une lecture du « Sermon sur la mort » de Bossuet. Ce texte, prononcé devant la cour durant le Carême de 1662 était destiné à montrer aux grands de ce monde que leur vie terrestre n'était rien face à la volonté divine. Genre à part entière, le sermon devait convaincre l'auditoire en faisant appel à ses émotions.
Mortelles civilisations : décadence de la Rome ant...
En voulant donner une cohérence aux événements du réel, l'historien est souvent amené à dévier d'une démarche purement objective et à porter un regard personnel sur les faits. Cette construction de l'histoire par un point de vue explique la coexistence, hier comme aujourd'hui, d'écrits historiques contradictoires. L'analyse des ouvrages respectifs de Salluste et Augustin sur l'histoire de la décadence de la Rome antique: « La conjuration de Catilina » et « La Cité de Dieu » est très révélatrice de ces divergences d'interprétation : à la conception diachronique (à l'âge d'or succède la décadence) de Salluste s'oppose l'interprétation synchronique d'Augustin. Patrice Cambronne nous livre ici la confrontation de ces deux textes.