Comment aider l'homme à sortir de la désespérance où le plonge l'angoisse existentielle de nos sociétés modernes individualistes ? Par l'espoir ou par le progrès, deux réponses distinctes, pour ne pas dire diamétralement opposées puisque l'espoir est une attente irraisonnée alors que le progrès est une action volontaire, un effort engagé.
Ainsi, l'espoir, par la passivité, l'inaction dont il s'accompagne, faute de changer les choses, ramènera sans cesse l'homme à la désespérance car ses espoirs seront tôt ou tard déçus. En revanche, comme l'ont développé les stoïciens, le progrès, généré par l'éducation, la connaissance et le raisonnement seul permettra à l'homme d'affronter son destin et de parvenir à la sagesse et la félicité.
Ces deux attitudes face au désespoir humain ont entretenu des rapports complexes et conflictuels durant l'histoire, influençant alternativement différentes époques. Ainsi, la pensée progressiste qui se développe avec Sénèque, marque à nouveau l'humanisme de la renaissance et des lumières, et plus tard la pensée de Marx sur le progrès social. Or, à toutes ces époques, cette idée de progrès a fini par être dévoyée et s'est transformée en messianisme irrationnel, le progrès, conçu comme une force extérieure qui ne nécessite ni volonté ni effort, devenant la projection dans l'avenir d'une société idéale ou d'un homme nouveau : l'espoir renaît alors, qui aboutira de nouveau au désenchantement et à la désespérance. Le XXe siècle avec ses crises, ses guerres, ses génocides...sera l'expression la plus évidente de cette déviation du sens du progrès vers ce nouvel espoir messianique. Mais cette nouvelle situation désespérée au sens philosophique du terme devrait conduire l'homme à se reprendre en main, à s'engager activement, seule réponse possible car efficace.
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La Cité Idéale dans l'ancien stoïcisme : un espoir...
Le stoïcisme apparaît au début de l'époque hellénistique, à un moment où les Grecs, démoralisés, voient s'effondrer leur civilisation et avec elle les valeurs de la cité. En quête d'un Etat porteur de progrès qui permette un certain espoir, les stoïciens rejettent le réel de l'histoire et cherchent dans l'idéologie réformiste, révolutionnaire, et l'utopie, le moyen de renverser l'ordre établi. Mais quels sont les principes de cette cité idéale stoïcienne ? et, sa réalité ne relève t-elle pas du mythe ?
Espoir et théorie des catastrophes. L'intelligibil...
Fondée dans les années 70 par le mathématicien René Thom, la théorie des catastrophes devient rapidement, malgré l'engouement qu'elle suscite, sujet de controverse et de critique. Visant à décrire les phénomènes discontinus à l'aide de modèles mathématiques continus, elle se définit comme un langage mathématique, un outil d'intelligibilité du monde mais son manque de rigueur et sa nature qualitative laissent sceptiques positivistes et mathématiciens purs. Bien que ces critiques n'aient que partiellement entamé son expansion puisque ses domaines d'application s'étendent au fil du temps de la biologie aux disciplines de sciences humaines telles que l'éthologie et la psychologie (théorie de Harry Blum), elles sont à l'origine du désintérêt des chercheurs pour ce langage mathématique apte selon Luc Gootjes à relever de nouveaux défis scientifiques.