Description

La lecture de la lettre de Vera Riabova permet de mettre en valeur une idée fondamentale, celle de la pertinence du mot dénonciation dans le double sens qu’il a en français. On parle ainsi aussi bien de la dénonciation d’un individu, synonyme de délation, que de dénonciation d’une injustice. La lettre de Riabova est un mélange des deux.

Pour mieux comprendre la dénonciation, il faut en comprendre les acteurs. Ici :

- Le dénonceur : Riabova, anciennement mariée à un ingénieur réprimé quelques années auparavant, propriétaire de son logement. A sa vieille tante à charge.

- Le dénoncé : le couple Batenko-Odinokov. Provisoirement hébergé chez Riabova, il tente de l’évincer pour prendre son appartement. Utilise les services d’une bonne.

- L’instance auprès de qui l’on dénonce : le bureau des plaintes.

- Les acteurs extérieurs : la milice, Kalinine le chef de l’état.

Il s’agira ensuite de faire comprendre que la dénonciation est une stratégie : il est vital de convaincre son lecteur, de le pousser à l’action. Une lettre de dénonciation qui est classée est un échec pour le dénonciateur. Il faut donc montrer les éléments de cette stratégie de la conviction. On peut parler d’une « mise en texte » qu’il faudra expliquer, notamment grâce à une stratégie de la présentation de soi, et de l’autre, mais également grâce à une personnalisation du dysfonctionnement qui est au coeur de la pratique dénonciatrice soviétique.


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