L’objet de ces 5 Grandes Leçons d’ethnomusicologie est d’aborder quelques grands domaines (organologie, classifications instrumentales) ou thèmes classiques de l’ethnomusicologie (les fonctions du sonore et ses représentations symboliques) ou plus récemment émergents (la patrimonialisation), le tout selon un angle interdisciplinaire (anthropologie, histoire, iconologie musicale, ethnomusicologie, musicologie).
Il s’agit tout à la fois de prendre en compte les dynamiques de changement que connaissent la plupart des sociétés contemporaines et leurs diverses stratégies de résistance (à travers l’étude des politiques patrimoniales), d’intégrer le champ de l’histoire dans une approche globale, à la fois synchronique et diachronique, et de placer l’anthropologie (sociale, culturelle, politique, religieuse) au cœur des préoccupations épistémologiques et méthodologiques.
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Les musiques de la mort en occident (Cours-confére...
Les rituels funéraires, l’évocation de la mort et l’ensemble des représentations qui y sont rattachées sont l’objet d’une très intense relation au sonore (vacarmes, tumultes) dont la codification est très élaborée. C’est précisément cette « grammaire symbolique » qui est mise ici à jour par le biais d’une analyse anthropologique appliquée au monde occidental médiéval et baroque, en faisant ressortir quatre éléments majeurs : le bruit, le vent comme élément organologique, l’aspect « boiteux » de certains rythmes évoquant la claudication rituelle et, enfin, parmi les nombreux registres musicaux, l’usage récurrent du grave et de la descente dans le grave.
Il s’agit dans un premier temps d’étudier les diverses conduites sonores autour des rituels de la mort et leur évolution du Moyen Âge jusqu’aux recherches ethnographiques récentes.
Anthropologie de l'organologie (Cours-conférences ...
L’organologie est abordée ici sous l’angle matériel (morphologie, facture, techniques de jeu) mais aussi culturel (contexte social, historique de l’instrument, rôle réel ou symbolique qui lui est dévolu en fonction des mythes fondateurs, des croyances, de l’organisation du pouvoir spirituel ou temporel et du cycle de la vie collective ou privée). Ces deux approches que Geneviève Dournon qualifie respectivement de classificatoire et d’analytique sont considérées ici de façon complémentaire.
Au-delà de l’étude des symboliques sociale, politique, religieuse, magique, sexuelle des instruments de musique, cette leçon traite de la question du « détournement » sonore et musical de l’instrument, notamment à travers l’imitation, mais aussi du « détournement » de l’objet (agraire, ustensile, etc.) et de son usage vers un objet producteur de son.
Enfin, c’est toute la dimension historique de l’organologie qui est évoquée (l’instrument de musique est un marqueur historique), d’une part à travers les grandes théories historiques évolutionnistes et diffusionnistes de la « musicologie comparée », mais aussi à travers un certain nombre de disciplines connexes au service de la recherche en organologie comme la philologie, l’iconographie, l’archéologie musicales.
Les symboliques du sonore en France, du moyen âge ...
De l'histoire sociale de la musique à l'anthropologie musicale historique.
À partir du parcours de recherche de l’auteur et de la façon dont son objet de recherche s’est construit, cette leçon propose de réfléchir à la nécessité d’interroger l’histoire de la musique à la lueur de l’anthropologie sociale, politique et surtout religieuse.
Le fil conducteur de cette recherche est la formulation « joueurs d’instruments tant hauts que bas » dont s’affublèrent les ménétriers du xive au xviiie siècle. Ne semble-t-elle pas confirmer la présence de deux pratiques et de deux esthétiques musicales fondamentalement antagonistes, s’appuyant sur des critères moraux et religieux mais se prolongeant aussi sur le terrain social et culturel ?
Anthropologie des classifications instrumentales (...
Alors que les classifications instrumentales sont généralement étudiées à partir d’un point de vue technique (description de l’instrument de musique, techniques classificatoires, histoire des classifications en Occident depuis la fin du XIXe siècle), cette leçon propose de les aborder selon le point de vue de l’histoire et aussi de l’anthropologie qui s’attache à l’étude, non pas des objets classés, mais des concepts qui ont prévalu à l’établissement de ces diverses classes.
Cette leçon tente de montrer en quoi le système classificatoire international actuellement utilisé par l’organologie moderne, loin de trouver uniquement son origine immédiate dans la classification indienne, est une forme de « pensée sauvage » parmi d’autres, à la fois très ancienne et d’origine chrétienne.