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L’Islam, les images et les représentations du Prop...
La « question de l’image », plutôt marginale dans l’Islam classique, est réapparue à l’époque moderne (soit à partir du XIXe siècle), en lien avec le phénomène de « multiplication des images » dans les pays majoritairement musulmans. Les autorités religieuses ont dû se positionner par rapport à ce flux visuel, et notamment par rapport à des œuvres d’art, produites localement ou dans d’autres contextes culturels. Leurs jugements et attitudes peuvent varier, en fonction de circonstances spécifiques, en dépit du recours aux mêmes références scripturaires.
L'« islam politique » et la violence dans le monde...
Dans la plupart des pays majoritairement musulmans, l'islam est proclamé « religion d'Etat » et la sharî‘a source principale voire exclusive de toute législation. L' « islam politique » se définit lui-même comme un projet d'instauration d'un gouvernement se fondant sur le Coran, le Hadîth et des valeurs associées qui sont promues comme normes suprêmes, ainsi que sur l'islamisation des codes, des pratiques et des discours dans l'espace public. L'« islamisme » n'est pas un mouvement monolithique, même si tous ceux qui s'y attachent se reconnaissent dans une vision binaire du monde, opposant le dâr al-islâm d'un côté et le dâr al-kufr de l'autre.
Il a pris trois formes distinctes, chacune porteuse d'un rapport au monde et de modes opératoires spécifiques :
- Les mouvements islamiques politiques (al-harakat al-islâmiyya al-siyâssiyya), représentés par l'association des Frères musulmans en Egypte, matrice d'autres organisations au Maghreb et au Moyen-Orient ayant pris des visages différents.
- Les mouvements islamiques missionnaires en vue de la conversion (al-da‘wa). Leur objectif primordial n'est pas le pouvoir politique, mais la défense et la promotion d'une orthopraxie, d'une orthodoxie, d'une identité, d'un ordre moral face à ce qu'ils appellent l' « incroyance » (kufr ou zandaqa).
- Les mouvements djihadistes (al-harakat al-jihâdiyya), qui appellent à la lutte armée contre l' « ennemi proche », à savoir les régimes se référant à l'islam mais considérés par eux comme « impies » (nuzumkuffâr), et à la lutte globale contre l' « ennemi lointain », c'est-à-dire prioritairement « l'Occident non-musulman », mais aussi les bouddhistes ou les hindous en Asie. Ils se réclament notamment de la pensée de l'Egyptien Sayyid Qutb