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2 résultats pour votre recherche 'manuscrit russe'
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Le manuscrit du Pomorié (un livre, deux regards - ...
Ecole normale supérieure de Lyon

Entretien autour du "manuscrit de Pomorié" avec Anne Maître (Bibliothèque Diderot, Lyon), père René Marichal (Bibliothèque de Meudon – Lyon) et Catherine Volpilhac-Auger (ENS de Lyon et IUF).

Un livre, deux regards
Ecole normale supérieure de Lyon

Le livre n’est-il que le support d’un texte, d’une œuvre ? C’est aussi un objet, qui se caractérise par sa mise en page, son papier, ses caractères d’imprimerie, sa reliure, son illustration, en un mot par sa technique et son histoire propres. Mettez un spécialiste de littérature et un historien du livre devant le même ouvrage, ils ne verront pas la même chose…

« Un livre, deux regards » aborde sous deux angles différents sept ouvrages, du XVe au XIXe siècle, pour vous faire découvrir les trésors de collections lyonnaises. Les documents, choisis parce qu’ils sont exceptionnels ou particulièrement représentatifs, sont présentés par des spécialistes, qui vous montrent ce qui retient leur attention et mérite explication : ainsi l’Hypnerotomachia Poliphili ou songe de Poliphile (1499) constitue à la fois une prouesse typographique, due au grand imprimeur de Venise, Alde Manuce, et un texte d’une richesse foisonnante. Pour en rendre compte, dialoguent une conservatrice des bibliothèques et une universitaire, qui soulignent les détails remarquables d’un ouvrage devenu mythique et qui reste mystérieux pour bien des raisons.

De même deux voix alternent pour décrire et surtout révéler les implicites d’un ouvrage beaucoup plus tardif et sans aucune valeur bibliophilique ou d’érudition, mais très intéressant pour l’histoire de l’édition, un exemplaire de la collection Ad usum Delphini ; d’autres encore permettent de découvrir comment se fabriquent les ouvrages de Jules Verne et comment se constitue un public au temps de l’industrie du livre : phénomène que l’on ne comprendra que si l’on évoque son éditeur, Hetzel. Mais ces voix ne sont ni discordantes, ni opposées : elles se renforcent l’une l’autre. Comment envisager autrement le Livre de Pomorié, ce livre manuscrit suscité par des conflits théologiques au cœur de la Russie du xviiie siècle ? Il faut entrer dans une histoire séculaire pour mesurer les conséquences de ces affrontements et les déchiffrer au fil des pages.

Il faut aussi deux éclairages différents pour apprécier pleinement l’importance en leur temps des « caractères de civilité », qui nous renvoient à l’idéal d’éducation et de sociabilité d’Érasme, donc à une composante essentielle de l’humanisme. Et si un incunable témoigne du rôle que pendant des siècles Virgile joua dans la culture classique, il révèle aussi les débuts de l’imprimerie et permet de mesurer le chemin parcouru depuis le xve siècle. Dernier aspect qui méritait d’être évoqué : le phénomène étrange de la bibliophilie, abordé grâce à un Montaigne relié de manière étonnante, qui voyagea dans les collections des plus riches amateurs avant d’arriver à la bibliothèque municipale de Lyon, et dont le texte donne l’occasion d’exposer les difficultés auxquelles sont confrontés, aujourd’hui plus que jamais, les éditeurs des Essais.

Histoire du livre, histoire de la lecture, histoire culturelle, autant de champs qui doivent s’ouvrir à tous ceux, littéraires et philosophes, qui s’intéressent aux textes avec le souci d’en reconstituer les conditions initiales de lecture pour mieux en pénétrer le sens ; autant de champs qui réciproquement doivent s’enrichir des usages et des méthodes de ces lecteurs passionnés.

C’est dans cette perspective qu’il faut replacer ces sept rencontres autour d’un livre ; sept moments de discussion et d’échange des connaissances, qui permettent aussi de guider ceux qui découvrent le domaine du livre ancien, en offrant des ouvrages rares et précieux aux regards, innombrables, de tous ceux qui aiment les livres.