Étape 2 : Traduction de la deuxième partie de la tirade du prêtre (v. 22-30)
Analyse
Πόλις[1] γάρ, (ὥσπερ καὐτὸς[1] εἰσορᾷς), ἄγαν
ἤδη σαλεύει, κἀνακουφίσαι κάρα
βυθῶν[2] ἔτ´ οὐχ οἵα[3] τε φοινίου σάλου[4],
φθίνουσα[5] μὲν κάλυξιν ἐγκάρποις[6] χθονός,
φθίνουσα[5] δ´ ἀγέλαις βουνόμοις τόκοισί[6] τε
ἀγόνοις[6] γυναικῶν[4]· ἐν δ´ ὁ πυρφόρος θεὸς[1]
σκήψας[5] ἐλαύνει, λοιμὸς ἔχθιστος[5], πόλιν[7],
[ὑφ´ οὗ κενοῦται δῶμα Καδμεῖον[1]], μέλας[1] δ´
Ἅιδης[1] στεναγμοῖς καὶ γόοις[6] πλουτίζεται.
ἀνακουφίσαι κάρα : relever la tête. Cet infinitif est complément de "οἵα τε (s-e ἐστι)" : "la cité n'est plus capable de..."
βυθῶν : comprendre ἐκ βυθῶν, des abîmes ; la métaphore évoque séisme (σαλεύει) et engloutissement par la mer (βυθῶν φοινίου σάλου : les abîmes d'une mer meurtrière).
Encore un parallélisme :
φθίνουσα μὲν κάλυξιν ἐγκάρποις χθονός, « périssant par les fleurs fécondes de la terre » ;
φθίνουσα δ´ ἀγέλαις βουνόμοις τόκοισί τε / ἀγόνοις γυναικῶν : périssant par les troupeaux paissant et les enfantements stériles des femmes. Sophocle cite ici les trois sources de la vie : les plantes, les troupeaux, les enfants. Toutes les trois sont taries, signe de la malédiction qui s'est abattue sur la cité.
La cité (πὀλις) était d'abord sujet, mais de verbes passifs ; puis un nouveau sujet intervient : ὁ πυρφόρος θεὀς, le dieu porte-feu ; et la cité, πόλιν, n'est plus qu'un objet. Le dernier sujet, le vainqueur en dernière instance, c'est la mort, personnifiée par "le noir Hadès".
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